Nouvel an à Fort Kochi

Pour fêter le Nouvel An, nous avions pris rendez-vous avec Yan et Angèle, nos amis blogueurs québécois et leur filles Céleste et Corail. Chacun de notre côté, nous avons avions glané tout juste assez d’info pour organiser un petit souper au resto et prévoir nous rendre à la plage où devaient se tenir les festivités du 31 décembre. Lesquelles? Il y avait là un petit mystère …

Noël a été plutôt sage à Kochi avec quelques décorations et un peu de chants de Noël. Puis des lumières dans les arbres, des guirlandes au dessus des rues et de jolies étoiles éclairées de l’intérieur ont été installées les derniers jours de décembre.

 

Et nous avons vu apparaître des pères Noël, placés dans différentes positions, à plusieurs endroits de la ville et parfois avec des enfants à côté qui demandaient des « donations ». Curieusement, le visage des pères Noël avait un air sérieux presque fâché, bien loin du jovial vieillard que nous connaissons. Et nous avons entendu que la veille du Jour de l’An les pères Noël seraient brûlés…et que des pétards éclateraient. Justement les « donations » servaient à acheter des pétards.

C’est Yan qui a trouvé l’explication. En fait la tradition à Kochi veut qu’une effigie représentant la vieille année qui se termine soit brûlée pour faire place à la nouvelle année. Tout recommence à neuf. Nous retrouvons cette coutume dans d’autres pays mais pourquoi à Kochi les effigies sont-elles habillées en rouge et pourquoi nous entendons partout de la musique de Noël? Je ne sais trop où les deux traditions se sont confondues et malgré mes recherches sur internet je n’ai trouvé que des hypothèses mais rien de bien concret…Il existe plusieurs mythes à ce sujet mais une chose est certaine: c’est uniquement à Kochi que des pères Noël sont brûlés. Ces effigies s’appellent papaanji soit grand-père en Portugais.

Pendant le repas nous avons observé par les fenêtres du resto une procession de personnes qui arrivaient à l’église Santa Cruz tout près avec des lampions dans les mains, des jeunes hommes ont dansé sur une musique très rythmée. Cette cérémonie à l’église est aussi l’une des traditions de Kochi. Puis il y a eu des feux d’artifices.Un peu de lumière mais beaucoup de bruit. Et nous qui avions choisi un resto avec des tables près des fenêtres pour avoir une meilleure vue sur la rue! Nous avions oublié que les fêtes indiennes se passent dans le bruit…et quel bruit!

Après le souper nous nous sommes dirigés vers la plage. Nous avons longé le trottoir le long de la mer pour arriver à une barrière faisant dévier notre chemin vers la plage. Des policiers faisaient le guet. Un énorme arbre décoré de lumière a attiré mon attention à l’intérieur des barricades.

Arbre illuminé à Kochi

Un policier, voyant Yan et moi en train de nous préparer à prendre des photos, nous a invités à entrer dans l’espace clôturé. Avec un grand sourire mais des interrogations dans les yeux nous sommes entrés n’en croyant pas notre chance. Angèle et Robert nous ont suivis avec Céleste et Corail.

Nous nous sommes retrouvés sur un bout de trottoir à deux pas de la scène où s’exécutaient des chanteurs et des musiciens. En nous retournant, nous avons fait face à une foule qui suivait le spectacle et qui dansait, juste en bas de nous. Levant les yeux nous avons vu une effigie d’un énorme vieillard et nous avons compris que nous étions au centre de l’action, bien protégés par des policiers!

L’espace d’un moment j’ėtais mal à l’aise que les policiers nous permettent d’être si près des musiciens alors que les Indiens étaient repoussés. Il est bien évident que la scène ne peut être accessible à tous mais qu’elle le soit uniquement aux touristes? Nous ne sommes que des invités dans ce pays. Plusieurs autres touristes étaient près des chanteurs et dansaient sur la scène. Je respecte leur choix mais je me sentais mal à l’aise face au reste de la population. Nous avons profité de l’excellente musique mais nous nous sommes gardé une réserve par respect. Les policiers ont permis l’accès au trottoir/scène à des femmes Indiennes quelques minutes seulement avant le décompte de minuit. Lorsque la foule presque exclusivement composée d’hommes a voulu monter plus près sur les rochers qui bordent le trottoir et que les policiers les ont retournés vers la plage j’ai compris qu’ils assuraient notre sécurité. Nous ne sommes nullement équipés pour nous déplacer dans une telle foule compacte et encore moins avec des enfants. Si cela n’avait été des policiers nous aurions vu le spectacle et le feu de très loin, de très très loin. Nous aurions évité la foule, par prudence.

Encore une fois, la chance était au rendez-vous et nous étions aux premières loges lors du décompte et lorsque l’effigie du vieillard a été brûlé à quelques dizaines de mètres de nous, nous en avions plein les yeux! Un coup de vent a amené des tisons vers nous mais Yan a tenu bon et a continué à filmer.

Pour visionner le film, allez lire son article « Et si on brûlait des pères Noël? »

lattj.com

Robert a réussi quelques photos lui aussi. Angèle, les enfants et moi avons reculé un peu histoire de nous protéger des tisons. Les feux d’artifices ont éclaté au dessus de nos têtes et au dessus de la foule. La nouvelle année commençait!

Nous avons marché ensemble dans le noir vers nos hôtels avec les dizaines de milliers d’Indiens qui regagnaient leur domicile ou se préparaient à continuer la fête.

Nous nous sommes dit au revoir ce soir là car la petite famille quittait Kochi le lendemain. En ce qui me concerne j’étais un peu triste de leur dire au revoir mais reconnaissante que nos chemins se soient croisés. Nous avons passé de beaux moments ensemble cette semaine. Nous continuerons notre route chacun de notre côté, eux vers le nord, nous vers le sud mais nous allons garder le contact. Il y a des personnes exceptionnelles que nous voulons garder dans nos vie…

Bonne et très heureuse année à tous!

3 réponses à “Nouvel an à Fort Kochi

  1. Très bel article qui raconte bien le passage du nouvel an que nous avons vécu ensemble! Au plaisir de se revoir au Québec! bonne route

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  2. Bel article, trop mignonne la photo de Robert et Corail!

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  3. Merci Yan et Angèle! Pour la photo de Robert et Corail, c’est celle-ci qui l’a choisie car j’en avais pris trois…Au plaisir de nous revoir! Bonne route à vous aussi.

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