Mérida, la ville blanche

Mérida, la capitale du Yucatán, devient notre base pour les prochains jours. Appelée aussi la ville blanche, elle doit ce surnom à sa réputation d’être une ville propre. Elle est aussi connue pour être le meilleur endroit pour acheter un hamac. Pour nous, ce bijou architectural demeure une ville centrale du Yucatán, avec tous les services dont nous avons besoin. Une lavanderia située tout près de l’hôtel rafraîchira nos vêtements pour un prix plus qu’abordable pendant que notre petite voiture nous mènera sur la Ruta Puuc, la tournée des monastères et des villages environnants. Nous reviendrons dormir à Mérida.

C’est avec plaisir que nous retrouvons Mérida à chacune de nos visites. Ses rues étroites, son centre-ville bien vivant, ses resto branchés, ses musées et ses théâtres en font une ville exceptionnelle. Sa vie culturelle est d’une grande richesse et son architecture de style colonial, à couper le souffle. Ses maisons roses, bleues et vertes nous en mettent plein la vue. La cuisine typique de la région ne fait qu’ajouter à la réputation de cette grande dame.

Je me souviens de notre premier séjour à Mérida et de notre découverte de ses danses traditionnelles. Le trajet en autobus à partir de Cancun s’était effectué sous une pluie abondante et de longs éclairs déchirant le ciel. La pluie faiblissait à peine quand nous avions marché jusqu’à l’hôtel, nos sacs sur le dos. Aussitôt nos bagages déposés, mon amoureux m’avait entraînée à l’extérieur pour découvrir la ville sous les premières éclaircies de la journée. C’est là que j’ai été éblouie par les chorégraphies qui se tiennent, chaque soir, sous les arcades des édifices ancestraux entourant le zocalo. Les costumes brodés de fleurs et de dentelles, les danses et la musique m’avaient charmée et j’y reviens avec plaisir à chacune de nos visites.

Le zocalo? Un des plus beaux que nous ayons vu, avec ses arbres et ses fleurs, juste devant la Catedral. La plus ancienne église du continent américain veille sur les environs. Elle aurait été construite à l’arrivée des espagnols dans la région et, comme c’était l’usage à cette époque, érigée avec les pierres des pyramides de la cité antique maya située tout près.

Le zocalo est un beau prétexte pour savourer la vie. Les activités se succèdent à toutes heures du jour. Les enfants se dégourdissent les jambes et courent dans les allées. Les plus petits nourrissent les pigeons, les yeux brillants d’excitation sous le regard attentif de leur mère. Quant aux pigeons, ils n’attendent qu’un geste et quelques grains pour se précipiter sur leur pitance journalière, au grand bonheur de tous. Ils sont des centaines et l’ombre d’un passant suffit à les chasser dans un assourdissant bruit d’ailes. Plus loin, des personnes de tous les âges se reposent sur les bancs, certains le nez rivé sur l’écran de leur téléphone. Ils naviguent sur le net. Depuis longtemps, le Mexique a compris l’importance d’un accès aux services d’internet sans fil gratuits dans les parcs. Inalambrico, comme il est indiqué sur les affiches. Nous aimons particulièrement ses bancs en forme de S où les amoureux viennent se blottir et se regarder dans les yeux.

Plus loin, un groupe pose bruyamment devant les immenses lettres colorées: Mérida. Les éclats de rire font tourner des têtes et provoquent des sourires: la bonne humeur est contagieuse. Pendant ce temps, des passants traversent le parc à grands pas, une chemise de carton beige sous le bras, comme il se fait ici. Il est facile de s’imaginer qu’ils se dirigent vers un rendez-vous tout près et que la chemise contient des documents importants pour eux. Un peu plus loin, un homme en veston, son journal sous le bras, s’arrête devant la chaise d’un cireur de soulier. Ils échangent à peine quelques mots de politesse. Le nouveau venu s’assoit et déplie son journal pendant que ses chaussures reprennent leur éclat sous les bons soins du cireur. En fin d’après-midi, les bancs du jardin central servent de base pour des discussions animées ou tout simplement, pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée.

Je pourrais vous parler des musées et des théâtres de Mérida car nous les avons déjà visités, ils ne sont pas la raison de notre présence cette fois-ci. Mais si vous séjournez un jour dans les environs, cela vaut la peine de les explorer. L’histoire de la région est très riche et surtout, très ancienne. Le nouveau Gran museo del Mundo Maya mérite certainement le détour. Vous y apprendrez qu’un météorite tombé dans la région il y a 65 millions d’années, a tout détruit sur son passage, y compris les dinosaures.

La contrée est non seulement riche en vestiges archéologiques, mais elle est aussi dotée d’une faune exceptionnelle. À 95 kilomètres à l’ouest de la ville, nous pouvons facilement nous rendre à Celestún, sur le bord du golfe du Mexique, pour y observer une colonie de flamants roses. J’y serais retournée volontiers, mais cette fois-ci nous souhaitons profiter de la voiture pour visiter une autre partie du Yucatán, moins accessible par le biais des transports en commun.

Cette année, nous logeons dans un hôtel que nous ne connaissions pas. Il est doté d’un stationnement, un incontournable au centre-ville car la circulation y est difficile. L’hôtel est bien situé et il est simple de nous déplacer à pied lorsque nous n’avons pas à sortir de la ville. Nous aimons bien notre chambre et le personnel se montre très attentionné. Par contre, les services internet ne fonctionnent pas adéquatement. Pendant la durée de notre séjour, nous entendrons une variété d’excuses: le service est en évaluation et sur le point d’être changé; pour l’instant un seul appareil fonctionne à la fois; un autre client a pourtant réussi à avoir accès au réseau et, pour terminer, les produits Apple ont plus de difficulté à accéder au système. Nous avons déjà entendu toutes ces excuses lors des voyages précédents, mais pas toutes en même temps. De plus, nous étions à ce moment dans des régions isolées en Asie et je ne m’attendais pas à les entendre dans un pays aussi développé que le Mexique. Surtout pas à l’ère où tout est disponible par le biais de la toile: réserver nos hôtels, établir nos itinéraires en voiture et surtout, maintenir le contact avec notre pays où nous avons tous les deux des responsabilités. Je tairai le nom de l’hôtel en souhaitant que la situation soit maintenant réglée.

Malgré cet inconvénient, nous réussissons tout de même à planifier nos escapades à la campagne. Nous avons acheté des cartes SIM pour nos téléphones dès notre arrivée à Cancun et nos forfaits nous permettent des recherches sur Internet. Heureusement, car de belles aventures nous attendent. Demain, c’est Mayapan, un important site archéologique. Les vieilles pierres nous attendent et le soleil sera de la partie. Vamos!

8 réponses à “Mérida, la ville blanche

  1. Jocy JJ et moi venons de lire ton article. Trop chouette ! Et les Photos superbes! Merci mon Amie!

    Sent from my iPhone, sorry for any typos.

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  2. Diane Dupuis Boisvert

    Toujours aussi intéressant et instructif de vous lire ! Merci pour ce partage !

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  3. C’est parfait ! Merci de toute la passion qui t’anime pour nous restituer tes émotions. Tes récits piquent ma curiosité et l’envie de visiter cette belle région. Je vous embrasse ! A bientôt

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  4. Merci Jocelyne pour cet intéressant reportage! Bonne route vers Mayapan.

    Diane

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