Belize City

Est-ce qu’on peut se fier entièrement aux guides de voyages? En général, nous les consultons pour préparer nos séjours, et nous quittons la maison avec un ou deux de ces bouquins dans nos bagages. Mais il nous arrive régulièrement de suivre notre instinct et de passer d’excellents moments dans des villes supposément sans intérêt. Nous avons donc fait le pari de donner une chance à Belize City, malgré sa mauvaise réputation.

Tout d’abord un petit hameau maya, Belize City s’agrandit avec l’arrivée des espagnols, des colons britanniques, des bûcherons britanniques attirés par la qualité du bois de ses forêts et bien sûr, de quelques pirates. La ville devient un port de mer où les affaires sont florissantes et par la suite, la capitale du pays. Le petit hameau devenu grand ayant été détruit à quelques reprises par des ouragans, les autorités décidèrent de déplacer les activités de la capitale à Belmopan, située à l’intérieur des terres. Le climat y est plus doux. Mais Belize City résiste encore aujourd’hui et demeure la plus grande ville du pays avec un port de mer très actif. Elle agit comme une plaque tournante pour les vacanciers qui se dirigent vers les cayes tout près ou vers la barrière de corail pour y faire de la plongée.

La ville, avec ses bâtiments de bois qui se languissent sous le soleil, la pluie et l’humidité constante, n’a pas très bonne réputation. La pauvreté et les groupes criminalisés en ont fait un endroit plutôt dangereux depuis plusieurs dizaines d’années. Des efforts ont été déployés par les autorités pour améliorer la sécurité, mais il faut quand même demeurer prudents, très prudents. Des gens sur la rue ne se gênent pas pour nous le rappeler et certains quartiers sont carrément déconseillés. Mieux vaut rester dans le périmètre sécuritaire. Nous avons soigneusement évité les endroits isolés et privilégié les déplacements en taxi la nuit tombée. Comme d’habitude, nous ne portons pas de bijoux et n’affichons pas d’objets de valeur afin de ne pas attirer l’attention, quoique notre seule peau blanche est suffisante pour nous faire remarquer. Nous voulons éviter une agression, bien sûr, mais c’est aussi en guise de respect pour les plus pauvres de cette population.

 

La ville est séparée en deux par le Haulover Creek et plusieurs ponts relient les deux rives. Le plus connu d’entre eux est le ‘Swing bridge’, le dernier pont tournant d’Amérique encore actionné manuellement. Notre hôtel, le Belcove, est situé tout près. Le matin nous y croisons travailleurs et écoliers qui rejoignent la rive opposée, tous bien mis et prêts pour leur journée. D’un côté, vers la baie, des bateaux de plaisance sont amarrés. De l’autre côté, la rivière suit sa route dans la ville, vers l’intérieur des terres. Sur le pont, debout parmi les passants, un homme lance son filet à l’eau. Nous ne saurons jamais si sa pêche est fructueuse.

Nous avons adoré nos contacts avec les gens, heureux que leur pays nous plaise. Certains, arborent une chevelure bouclée, tressée, parfois rassemblée dans un chignon complexe. C’est très joli, certaines coiffures ressemblent presque à des œuvres d’art et reflètent bien la fierté des gens de cette ville.

 

Ancienne colonie britannique, la présence anglaise a laissé des traces autant dans la cuisine que dans le mode d’expression. L’anglais est présent partout: échanges, affichage, services. Le créole ou le broken english est aussi utilisé dans la vie quotidienne, mais notre séjour a été trop court pour que nous puissions réellement l’entendre.

La cuisine? Rice and beans, avec du poulet, du porc, du boeuf ou du poisson. Même si les plats manquent de légumes selon mes goûts, tout est excellent et assaisonné juste comme il le faut. Nous avons même déniché un petit café qui sert du café du Bélize et du Guatemala. Un bon endroit pour le petit déjeuner. Mon amoureux s’est laissé tenter par d’attirantes pâtisseries. Pour ceux qui le connaissent…il ne s’est pas fait prier!

 

Qu’est-ce que nous avons visité? Le Musée, bien sûr où nous en avons appris davantage sur le monde Maya et sur la malheureuse traite des esclaves, les garifunas, ancêtres d’une bonne partie de la population actuelle. C’est la première fois que nous visitons un musée et qu’un surveillant nous ouvre une grille verrouillée afin de nous laisser entrer. Cela ajoute à l’aspect solennel de la visite, car le musée occupe l’ancienne prison. Les barreaux aux fenêtres nous le rappellent. Pouvez-vous imaginer que la grandeur de chaque cellule correspondait à celle d’une fenêtre? Une visite très enrichissante qui nous aide à mieux comprendre le passé de Belize City.

 

Nous avons aussi visité une ruine maya, Altun Ha. Notre visite au Musée nous a appris qu’un crâne sculpté dans le jade a été retrouvé lors des fouilles dans une de ses tombes. Les ruines ne sont très imposantes, seul le centre religieux demeure, mais nous aimons les vieilles pierres et leur histoire, alors pourquoi nous priver? Un chauffeur de taxi attire notre attention depuis quelques jours avec ses allures de rasta et les notes de musique qui s’envolent de la radio de sa voiture. Il accueille ses clients avec un my friend bien senti. Cette expression ponctue la plupart de ses phrases. Il sera donc notre chauffeur pour la visite, Il conduit prudemment et ne tarit pas d’informations sur sa ville ou sur sa vie. Nous passons une excellente journée.

 

Nous avions tout d’abord prévu prendre l’autobus pour nous rendre au site archéologique, comme nous aimons le faire habituellement. Il nous semblait facile de nous y rendre, mais le problème consiste au retour. Il y a peu de départs des villages environnants et ils s’effectuent le matin. Les transports en autobus demeurent un enjeu ici au Bélize. Bien sûr, les prix sont abordables et les autobus scrupuleusement à l’heure. Le problème est d’obtenir l’information sur les destinations et les heures de départ! Pour avoir l’heure juste, nous devons nous déplacer vers le terminal d’autobus central, et nous informer auprès des employés. Il n’y a aucun horaire affiché. Le terminal étant situé dans un quartier risqué, nous avons choisi de nous y rendre en plein jour, pendant la semaine. Autrement, mieux vaut prendre un taxi et éviter les heures où les rues sont désertes. Lorsque nous avons quitté Belize City avec nos sacs à dos, nous avons pris un taxi. C’était plus sûr.

Belize City est le point de départ de plusieurs excursions: le Zoo, un refuge pour les Babouins, ainsi qu’une réserve protégée par l’Unesco qui s’appelle “The Crooked Tree Wildlife Reserve”. Les activités nautiques sont aussi d’un accès facile: tours de bateau, pêche ou plongée. En ce début d’aventures, nous avons préféré prendre le temps de nous déposer et préciser notre trajet pour les prochaines semaines. Le Temps des Fêtes approche et l’hébergement sera plus difficile à trouver.

Contrairement à toute attente et malgré les règles de sécurité à ne pas négliger, nous avons apprécié notre séjour dans cette ville avec ses maisons de bois à la peinture délavée, souvent juchées sur pilotis. Nous avons apprécié son ambiance calme malgré ses activités économiques toujours vivantes, la moiteur ambiante, ses courtes pluies journalières. Mais nous avons surtout apprécié la gentillesse des gens.

 

8 réponses à “Belize City

  1. Très heureuse de te lire. Derrière tes propos, on sent le souci de connaître un peuple et non seulement de suivre un guide touristique. Les photos sont si bien accolées au texte. Bonne poursuite!

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  2. Wow, c’est toujours superbe de sortir des sentiers battus et de faire de belles découvertes.

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  3. Bonjour vous deux , JOYEUX TEMPS DES FʊTES REMPLIS QUE DE BELLES CHOSES ,JE VOUS AIMES ET SOYEZ HEUREUX.

    jEANNINE

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  4. Je débute 2018 en te lisant, c’est toujours un plaisir de me poser pour voyager avec vous.

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