Nous sommes au printemps 2022…l’espoir est revenu.
Comme beaucoup bien d’autres voyageurs, nous avons interrompu nos escapades autour du monde en souhaitant que cet arrêt ne soit que temporaire et que la vie nous permette d’explorer de nouveau cette planète que nous aimons tant. C’était en 2020…
Pandémie oblige, nous sommes restés à la maison.
Bien sûr, à chaque fois qu’une petite accalmie se présentait, nous avons profité du Québec, notre coin de pays et nous y avons passé de merveilleux moments. Mais malgré moi, mes pensées s’envolaient vers d’autres cieux, ramenant à mon souvenir toutes ces personnes rencontrées lors de nos péripéties. Je m’inquiétais un peu pour elles, tout en m’attristant de voir notre monde si perturbé.
En fermant les yeux, je revoyais des visages aimés, mais aussi d’autres visages, ceux d’inconnus que nous avons croisés régulièrement, sans trop les connaître. Je me demandais s’ils allaient survivre à ce virus d’envergure mondiale. Peu importe nos convictions, nous ne pouvons nier que plusieurs personnes sont tombées malades et que plusieurs d’entre elles sont décédées. Des citoyens du monde pleurent leurs proches, des commerces ont dû fermer leurs portes, plusieurs d’entre nous ont perdu leur gagne-pain. Au delà de notre déception de devoir interrompre notre série de voyages, je m’inquiétais non seulement pour les miens, mais pour tous ceux qui habitent notre planète durement éprouvée.
Le monde que nous connaissions venait de changer, mais malgré tout, ma confiance en la nature humaine restait intacte. Avec raison, je crois.
À travers les mois, j’ai eu des nouvelles de nos amis de l’Inde, de la France, du Mexique et des autres provinces du Canada. Partout la vie restait la plus forte, malgré les embuches.
C’est donc avec plaisir que nous profitons du printemps 2022 pour reprendre nos habitudes de vagabondage et nous envoler vers le Mexique. Nous avons prévu passer notre mois de congé à Mexico et à San Miguel de Allende. Nous y avons de très bons amis et nous souhaitons les revoir autrement qu’en virtuel.
Nous atterrissons à Mexico, 12 heures plus tard que prévu, épuisés, mais heureux de nous endormir dans la nuit mexicaine, presque à la lueur du jour naissant. Nous y passerons 5 jours avant de nous rendre à San Miguel de Allende. Les derniers mois ont été éprouvants pour nous et ce, à plusieurs niveaux. Nous avons connu le pire et le meilleur. Dans un premier temps, le décès de ma fille, un drame qui nous a laissés inconsolables, avec un immense trou dans le coeur, un trou qui ne sera jamais comblé. Quelques semaines plus tard, nous avons célébré notre mariage, tout en intimité, entourés de gens qui nous sont chers. Leur présence nous a remplis d’amour alors que l’absence de ma fille nous désolait. Une année de contrastes, de peines et de joies. Même si nous avons été bien entourés, les derniers mois ont été exigeants et nous sommes reconnaissants de pouvoir nous reposer.




Dès le lendemain de notre arrivée, nous nous dirigeons vers le Bertico Café pour le petit-déjeuner. Nous réalisons avec plaisir que notre restaurant chouchou du Centro Histórico, est toujours là et même, très achalandé! Même après une absence de deux ans, nous reconnaissons certaines serveuses. Une brève rencontre avec le propriétaire nous rassure. Tout va bien pour lui et les siens.
Comme à chacune de nos visites à Mexico, une longue marche dans le Centro Histórico s’impose, sans oublier un arrêt au zócalo, l’immense parc central, juste devant la cathédrale. C’est un endroit très animé qui change régulièrement de visage et cette fois-ci encore, des travaux de construction sont en cours. Une structure s’élève, incomplète et ne nous donne aucun indice sur ce que donnera le produit fini, ni quand il sera terminé. Peut-être aurons-nous la réponse lors de notre retour de San Miguel de Allende.
Autour de nous, des vendeurs ambulants se promènent en vélo pour offrir leur marchandise. Nous sommes toujours surpris de leur capacité de se déplacer rapidement et d’être au bon endroit pour faire de bonnes affaires. Nous prenons un moment pour nous asseoir sur le bord d’une petite fontaine de la place Santo Domingo. Des enfants courent, les adultes discutent. Ça fait du bien d’être Ici.
Nous poussons plus loin notre exploration vers le Templo Mayor, un site archéologique d’origine Aztèque situé en plein coeur du Centro Histórico. C’est l’un de ceux qui m’impressionne le plus, situé juste à deux pas de la cathédrale. L’héritage espagnol et l’héritage Aztèque, côte à côte. Lors de la conquête, les espagnols y ont érigé leurs maisons pensant avoir détruit toute trace des constructions précédentes. Lors de la réfection des égouts, plusieurs centaines d’années plus tard, ils ont découvert que les temples aztèques comportaient plusieurs couches de construction et que la partie souterraine demeurait relativement en bonne condition, sous leurs habitations. J’aime cette histoire et je rêve de cette vie passée, complètement érigée sur des marais. Aujourd’hui, contrairement à notre dernière visite, le site est désert, des rénovations sont en cours et une partie des artéfacts est protégée des éléments. À chaque visite, nous observons que les fouilles se sont étendues et que même, certaines maisons ancestrales, peut-être en mauvais état, sont démolies pour faire place aux fouilles. Je crois que le musée connexe est toujours accessible. C’est le préféré de mon amoureux, il le visite presque à chacun de nos séjours. Si vous passez par ici, n’hésitez pas à l’explorer, les œuvres sont époustouflantes!




Nous passons notre première soirée à Mexico avec mon adorable amie Hilda et son mari JJ. Nous les retrouvons, le temps d’un repas chez Sanborns, plus précisément à celui de la Casa de los Azulejos au Centro Histórico. Les premières minutes, le coeur battant d’émotion, je m’arrête devant nos amis, heureuse de les voir en santé. Nous ne savons pas si nous pouvons nous faire une accolade comme nous en avions l’habitude ou si nous allons nous contenter de nous faire des signes de bienvenue derrière nos masques. Sans nous consulter, nous choisissons instinctivement de garder nos distances, mais croyez-moi nos retrouvailles nous ont fait autant de bien! Le sourire des yeux ne ment pas.
Il y a des gens avec qui on se sent bien et ces amis en font partie. Notre rencontre date d’environ 15 ans, lors de notre première visite à Querétaro, une ville coloniale située au nord de Mexico. Nous prenions notre petit déjeuner au restaurant de l’hôtel lorsqu’un homme s’est écrié: ”cela fait longtemps que j’ai entendu parler français”! C’était JJ. Il est d’origine française mais vit au Mexique depuis qu’il a uni sa vie à celle de la merveilleuse Hilda. Mon amoureux s’est levé pour parler avec le couple alors que je me suis contentée de sourire et de les écouter. Hilda s’est levée et s’est avancée notre table. Cette jolie femme aux cheveux noirs et aux yeux couleur de mer s’est penchée vers moi en me tendant la main. Jamais je n’oublierai ce moment. L’espace d’un instant, le temps s’est arrêté, les bruits ambiants aussi et l’espace d’une poignée de mains, nous sommes devenues amies pour la vie. Le temps a raffermi nos liens, encore et encore. Alors, voyez-vous, ce trop court moment passé avec nos amis nous a été des plus précieux!.






Je crois que je ne vous ai jamais parlé des Sanborns. Ils sont habituellement situés dans des édifices ancestraux, leur offre de service comprend une boutique de produits variés en passant par les livres, des vêtements, des bibelots jusqu’aux chocolats auxquels mon amoureux peut à peine résister. La boutique mène ensuite à un restaurant qui propose un menu assez respectable. Les serveuses portent un vêtement traditionnel et le service est excellent. Nous prenons plaisir à visiter les Sanborns. Il y en a plusieurs à Mexico et dans plusieurs autres villes de la région. Celui de la Casa de los Azulejos est très spectaculaire.
Le masque n’est plus obligatoire sur la rue depuis la semaine dernière, mais la majorité des gens le portent. Nous avons décidé de faire de même. Il y a foule à Mexico et nous jugeons cela plus sage. Le port du masque demeure obligatoire à l’intérieur ainsi que la désinfection des mains, sans compter la prise de température et la stérilisation de nos semelles de souliers avant d’entrer dans certains lieux. Je suis impressionnée par la discipline personnelle que nous observons autour de nous.
Pourquoi je vous raconte tout cela? N’avons-nous pas assez entendu parler de ce méchant virus? Oui, certainement. Mais il nous accompagne, même si nous ne le voulons pas. Ce qui m’émerveille, c’est la vie qui reprend, la résilience de l’être humain. Le naturel des gestes, la distanciation, le lavage des mains, les restos à l’extérieur…c’est rassurant, mais ça permet surtout de profiter de la vie. Pour cela, je suis très reconnaissante d’être ici. Ces petits ajustements ne sont qu’un détail si on y pense bien.





Puisque nous ne sommes que 5 jours à Mexico, nous parcourons les rues du Centro Histórico pour profiter de l’ambiance de la foule et revoir certains musées. Sur Madero, le Palais Iturbide expose les œuvres de Yvonne Domenge Gaudry, une sculpteure née à Mexico, mais qui a étudié les arts à Washington et à Montréal. Décédée en 2019, elle présente un style moderne et ses créations sont connues mondialement. Nous y avons passé un bon moment. Les expositions dans ce lieu unique sont temporaires et gratuites pour l’ensemble de la population, elles sont toujours bien documentées. C’est souvent notre premier arrêt à Mexico





Le lendemain, nous profitons de notre après-midi pour visiter une autre jolie exposition, en plein air celle-ci. Elle se tient sur Madero, en face de la Casa de los Azulejos, juste entre la tour Latinoamericana et le magnifique temple de San Francisco. Cette fois-ci, il s’agit des œuvres de Rodin et de Dali. C’est très impressionnant de voir les productions de ces deux artistes se voisiner sur ce site unique. Encore une fois, l’exposition s’adresse à l’ensemble de la population et elle est gratuite.






Nous profitons d’une balade dans le parc Alameda pour arrêter au Palacio de Bellas Artes. Je désire acheter des billets pour le spectacle de danse folklorique mexicaine de Amalia Hernández qui se tiendra à notre retour de San Miguel de Allende. Je rêve depuis longtemps d’aller voir une prestation dans ces murs mythiques et je suis ravie de notre décision






Les jours s’écoulent, tranquilles alors que nous reprenons notre souffle après les derniers mois effrénés de nos vie personnelles. Ça fait du bien.
Nous partons demain pour San Miguel de Allende, mais nous reviendrons à Mexico pour les dix derniers jours de notre congé
Bonjour Jocelyne et bonjour à mon cher cousin ,contente que vous soyez de retour xxx
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Merci Francine! Contente que tu sois avec nous! Xx
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Bonjour à vous 2, Quel plaisir de vous lire à nouveau. De tout cœur avec vous pour ces moments difficiles que vous avez traversé et je ressens une profonde admiration pour votre volonté de combattre et poursuivre le chemin… Nous nous sommes rencontré en Inde je crois et en tant que voyageuse j’apprécie de vous lire. De mon côté malgré les interdits dus au Covid , j’ai continué vaille que vaille de parcourir le monde. C’était plus difficile mais aussi une façon de voir la réalité à travers les pays touchés par la pandémie. J’espère que vous allez continuer, car quand on a pris goût de vivre autrement, on ne peut plus s’en passer…. On peut s’écrire et échanger quand vous voulez. Bises à tous les 2. Chantal Baud France Artiste Peintre
Envoyé de mon iPhone
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Bonjour Chantal, quel plaisir d’avoir de vos nouvelles! C’est à mon tour de votre exprimer mon admiration pour votre volonté de continuer à voyager. Je suis certaine que les expériences que vous avez vécues resteront à jamais marquées dans votre esprit. Cela me fera plaisir d’échanger avec vous. Bises de la part de nous deux. Jocelyne
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