Vous cherchez une petite bourgade, tranquille, près des sites archéologiques du nord-est du Petén? El Remate répond à tous ces critères. Située le long de la route menant à Tikal, entre la jungle et le lac Petén Itzá, elle offre une pause nature inégalable. C’est la première fois que nous y résidons. Notre but est de nous rapprocher des sites mayas peu accessibles de cette région. C’est notre dernier arrêt avant de retourner au Belize et nous avons bien l’intention d’en profiter.
Nous arrivons par le bus local, il nous dépose juste devant notre hôtel, dans un nuage de poussière. C’est toujours un drôle de sentiment de se retrouver seuls au bord de la route avec nos bagages à côté de nous, sans savoir ce qui nous attend. Ce sont des moments magiques où tout est à découvrir.
Vite installés, nous cherchons un moyen de nous rendre à ces cités anciennes que nous espérons découvrir. Le Petén est très riche en histoire. El Naranjo, Nakum, Yaxhá, El Mirador…des noms qui font rêver. Les traces d’occupation de la région datent de l’an 800 avant notre ère et la civilisation Maya y aurait été florissante pendant 1600 ans. C’est tout un pan de l’histoire de l’humanité. Après quelques recherches, nos hypothèses sont confirmées. Il nous faudra choisir une seule cité car les ruines de cette région ne sont pas faciles d’accès. Même si elles sont ouvertes à la population en général et qu’elles sont bien organisées, impossible de nous rendre par le transport en commun. Elles sont situées sur des réserves où il y a peu de population. Certains circuits durent deux jours, le treck pour El Mirador, quant à lui, dure 6 jours. Mais cela nous le savions. Peut-être qu’un jour il sera plus accessible. Nous le souhaitons.
Nous achetons un tour pour Yaxhá le lendemain matin, mais sans guide. Nous aimons bien notre liberté.
Le microbus nous prend à la porte de l’hôtel et nous avons la surprise de réaliser qu’il arrive de Florès. Partis tôt ce matin, plusieurs autres touristes repartent le soir même pour une autre destination. Ils ont un horaire chargé. Nous réalisons notre chance d’avoir du temps.
C’est lorsque nous quittons la route principale pour entrer dans la réserve que nous comprenons à quel point la région peut être difficile à parcourir. La chaussée est extrêmement cahoteuse et nous semble évident qu’une auto ordinaire ne peut s’y rendre facilement. Nous avons le nez rivé aux fenêtres du minivan. La nature s’est fait belle et nous offre des paysages luxuriants. Nous partons au bout du monde, dans la jungle du Petén et nous en avons plein les yeux. Nous sommes heureux.
Encore une fois, en découvrant le site archéologique, nous sommes émerveillés par l’ingéniosité des Mayas. Plusieurs constructions sont très hautes, certaines offrent une vue sur la lagune, tout près. À leur sommet, nous sommes à la hauteur des aigles, bien au dessus de la jungle et il nous est difficile d’imaginer comment les Mayas ont trouvé la matière première pour la construction de ces énormes structures ainsi que les stratégies pour y arriver. Les temples sont disséminés dans un territoire assez grand et il faut marcher de bonnes distances entre les constructions. Heureusement, la ballade est agréable dans un environnement forestier bien entretenu et bien protégé. Au besoin, des gardiens nous dirigent car il y a peu d’indications.

Les temples de Yaxhá sont disséminés dans une végétation bien entrenue, respectueuse de la nature qui l’entoure. Petén, Guatemala.
Nous terminons la journée, heureux de notre visite. Nous avons rencontré un couple adorable que nous souhaitons revoir. Qui sait? Nous allons tout de même rester en contact, la vie nous fait parfois de ces cadeaux.

Le coucher du soleil se prépare au dessus de la lagune à Yaxhá, Petén, Guatemala.
Nous avions aussi prévu de visiter Uaxactún. Nous ne connaissons pas ce site et il nous intrigue. Le site est situé à 23 km au nord que Tikal et les autobus locaux pour s’y rendre sont rares. Le réseau internet encore plus. Mon amoureux est retenu par ses affaires à Montréal et il doit rester disponible, au moins pour aujourd’hui. Pour cela, il a besoin d’une connexion internet. Nous ne serions de retour que tard dans la journée. Il est mieux de nous abstenir et nous choisissons de retourner à Tikal, qui est plus près. Nous l’avons vu deux fois déjà, mais comme c’est l’un des grands sites mayas, nous apprendrons certainement des choses nouvelles.
Ce site archéologique nous rappelle de beaux souvenirs. C’est à Tikal que nous avons entendu pour la première fois des singes hurleurs. Sans savoir quelle bête hurlait de cette façon, les rugissements nous ont paru être le résultat d’une confrontation entre grands fauves. Mais comme ils n’existent pas dans cette partie du monde, nous étions à la fois perplexe et curieux, un peu inquiets de ce que nous allions découvrir. Le vacarme semblait venir de l’entrée du site. Puis tout s’est calmé. Les singes hurleurs sont très petits, mais ils ont un rugissement à glacer le sang.
Le jour de notre visite à Tikal, le soleil s’est invité à notre escapade et nous nous dirigeons d’un pas ferme vers le restaurant de l’hôtel. Ce petit restaurant est très intéressant, le service est bien et la nourriture aussi. Par contre, ce matin nous apprenons qu’il est fermé pour la journée. Nous l’ignorions et puisque nous partons bientôt, nous avons peu de temps pour chercher où prendre un petit-déjeuner. Il est tôt et tout semble fermé autour de nous. Un peu découragés, les doutes nous assaillent. Encore une fois le sort joue en notre faveur et nous découvrons un petit resto tout près de l’hôtel. Tout est parfait et le café excellent. Nous en sommes ravis. De plus, ce petit restaurant appartient à un jeune homme de la région. Il a peu de personnel et améliore son restaurant d’année en année. Justement le genre de commerce que nous aimons encourager.
À l’heure prévue, le microbus arrive, nous sommes prêts. Tout va bien et Tikal nous attend!
Pour la troisième fois, je suis impressionnée par l’aspect grandiose de Tikal et de ses temples dont la tête dépasse la jungle. Pouvez-vous imaginer cet endroit avec toutes ces structures colorées de jaunes, de bleus, de rouges et d’orangés qui se dressaient toutes fières dans la jungle? Conquise, je me perds dans ses grands complexes de résidences de prêtres et de nobles. Chaque détour amène un nouveau point de vue. Les demeures de la population, construites principalement de bois, étaient disséminées le long de petits chemins, à l’extérieur du centre religieux et des habitations de l’élite dirigeante. Les habitants s’adonnaient à l’agriculture: la culture et l’élevage. Nous pouvons penser que les grandes cités étaient reliées par des chemins de pierre et qu’un commerce florissant scellait les alliances. Il y a de quoi rêver, non?
Mais il y avait aussi de grandes rivalités. La grande cité de Yaxhá était l’alliée de Calakmul, l’un des sites du sud du Mexique, en pleine jungle du Petén, près de la frontière avec le Guatemala. La croissance de Tikal devint une menace pour les dirigeants de Calakmul et les guerres entrent ces deux grandes cités menèrent probablement à la décroissance de Calakmul.
La journée passe trop vite et nous quittons Tikal à regret, la tête pleine de belles images.
Notre séjour à El Remate a été des plus calmes et nous sommes heureux de notre arrêt. C’est un matin très tôt que nous quittons ce pays que j’aime bien pour retourner vers le Belize. San Ignacio nous attend. Le passage de la douane peut être assez délicat car la frontière est parfois fermée en raison de pressions ou de points de vue à faire valoir. Nous verrons bien! Mon amoureux n’est pas très bien depuis ce matin, alors je serai très contente lorsque nous déposerons nos bagages à San Ignacio. En attendant, la campagne est magnifique et c’est un peu à regret que je quitte le Guatemala.
Toujours un plaisir de te lire Jocelyne.
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Merci Lynda! Je suis contente de te savoir avec nous.
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