Archives mensuelles : janvier 2015

Sigiriya

Partis de Montréal depuis deux mois, nous sommes maintenant à Sigiriya au Sri Lanka, dans une région appelée le Triangle Culturel. Plusieurs sites anciens  classés au patrimoine de l’UNESCO s’y trouvent.

La partie basse de la cité de Sigiriya, était située à la base d’un immense rocher de deux cent mètres, très escarpé et des plus spectaculaires. Il ne reste plus que des ruines de cette ville ancienne du Vième siècle mais nous pouvons encore apercevoir les restes de ses fondations, de ses jardins et de ses plans d’eau. La cité devait être magnifique! Le pied du rocher a été littéralement habillé d’un véritable labyrinthe de murs et de terrasses reliés par les escaliers. La ville forteresse était entourée d’un grand canal où vivaient des crocodiles. Encore aujourd’hui, des enseignes nous interdisent la baignade en raison des crocodiles mais ni Robert ni moi n’avons eu le goût d’essayer pour voir si c’est vrai! Lire la suite

Le Sri Lanka…

Hier matin, nous sommes partis de Trivandrum une ville au sud du Kerala pour nous rendre à Colombo, la capitale du Sri Lanka. C’est une nouvelle étape de votre aventure qui commence. Un autre pays à découvrir, une autre monnaie à apprivoiser et une autre culture pour s’émerveiller. Pour moi, c’est presque un rêve de petite fille car un des premiers livres que j’ai lu enfant se passait au Ceylan, aujourd’hui le Sri Lanka. J’ai toujours rêvé de voir ses jungles…

Notre trajet n’est pas totalement déterminé mais je crois que nous aurons un bel équilibre entre des temples et leur belle architecture, les plages, les musées, les marchés et bien sûr, les contacts avec les gens du pays.

Nous avons acheté nos billets d’avion en ligne et téléchargé nos passes d’embarquement sur nos IPhones. Nous avons fait nos demandes de visas en ligne et nos réponses sont arrivées dans les minutes suivantes.Lors d’un voyage comme le nôtre, les connexions WiFi sont très importantes. Et nous choisissons notre hébergement en conséquence. Nous avons besoin d’une bonne connexion pour réserver nos hôtels et pour télécharger des cartes Google que nous pouvons ensuite consulter hors ligne grâce au GPS de nos appareils. Nous apprécions aussi garder le contact avec toutes les personnes qui nous sont importantes. Malheureusement, depuis quelques semaines, les connexions ne sont pas suffisamment efficaces pour que nous utilisions Facetime ou Skype…

Nous verrons bien comment cela se passera au Sri Lanka. Nous nous sommes remis à la lecture de nos guides de voyage pour préciser nos destinations car le Sri Lanka offre tant de possibilités et nous n’y serons qu’un mois, la durée de nos visas. C’est le bon côtė de voyager avec nos sacs à dos, nous pouvons réajuster notre trajet selon les besoins! Nous serons deux jours à Colombo et nous résidons dans un vieux quartier du marché Pettah. C’est très animé!

Notre visite au Sri Lanka a bien commencé car l’avion qui nous a amenés ici est parti plus tôt que prévu! Et pour ceux qui sourient déjã…nous avons pris le bon avion!

Ça devait arriver

Et oui! Cela devait arriver un jour ou l’autre…avec  le nombre de trains et d’autobus que nous avons pris depuis 16 ans de voyages d’aventure et si l’on considère que l’information en Inde n’est pas la plus claire surtout quand il s’agit des trains…

Il fallait s’attendre à ce qu’un jour ou l’autre nous prenions le mauvais train!

Cette journée là nous devions nous rendre à Trivandrum par le train puis emprunter un rickshaw pour nous amener à notre destination finale: Kovalam.

Plusieurs trains se rendent de Kollam à Trivandrum à tous les jours. Nous avons donc acheté nos billets directement à la gare peu avant le départ car il n’y a pas d’achalandage sur ce trajet d’à peine plus d’une heure. Notre billet précisait l’heure du départ et la destination, c’est tout. Pas le nom du train ni son numéro. Comme ce n’était pas clair, j’ai demandé des précisions à quatre reprises et à chaque fois l’information me semblait cohérente avec la précédente.

Et oui, il arrive parfois que les informations soient contradictoires et il est sage de valider plutôt deux fois qu’une!

À l’arrivée à la gare, lorsque les billets sont réservés d’avance, une liste de noms  et le numéro du siège est affichée avec le nom du train et son numéro, cela confirme la réservation. Ensuite nous retrouvons une liste de noms collée sur le wagon du train où nous devons nous installer. Toute cette recherche se fait à travers les bagages de toutes les sortes, les vendeurs de nourriture et de breuvages ainsi que les employés de la gare qui font le ménage ou qui transportent de la marchandise. Comme le train ne s’arrête souvent que quelques minutes, il ne faut pas perdre de temps avant d’embarquer avec nos bagages. Les quais sont souvent très longs et il est difficile de se frayer un chemin à travers la foule pour trouver le bon wagon. Pour sortir du train c’est aussi difficile puisque les gens s’empressent de monter avec leurs bagages et nous risquons d’être refoulés à l’intérieur du train avec nos propres bagages! Habituellement cela se passe quand même bien.

Dans le cas qui nous intéresse, il n’y avait pas de siège attitré et l’on nous disait de nous asseoir où nous le voulions. Le prochain train devait être le nôtre et nous y sommes monté…

Après trente minutes, le train s’est arrêté, nous avons été informés que c’était la fin du trajet et qu’en plus, nous n’étions pas à Trivandrum!  Calmement mais incrédules nous avons rassemblé nos bagages, mis nos sacs à dos sur nos épaules et nous sommes dirigés vers le chef de gare sous le chaud soleil d’après-midi. Après avoir fait une marche de plusieurs minutes le long du quai presque désert et emprunté la passerelle au dessus de la voie ferrée pour nous rendre à la gare, le chef de gare nous a confirmė que nous n’étions pas à Trivandrum. De plus, le seul  bus qui aurait pu nous y amener venait juste de quitter!

Je commençais à me dire que nous n’aurions pas d’autre choix que de dormir dans le petit village où nous étions. Le chef de gare s’est un peu gratté la tête puis nous a proposé une alternative.  Nous n’étions pas très loin de Kovalam. Il a fait venir un chauffeur de rickshaw et nous a négocié un trajet directement à Kovalam sans passer par le centre-ville de Trivandrum comme l’aurait fait le trajet d’autobus ou le train.Nous avons accepté. Cela nous a coûté à peine plus cher que le trajet prévu et nous sommes arrivés plus tôt que prévu à Kovalam!

Cela devait arriver un jour …

Un bel intermède

Depuis le début de notre voyage nous avons la chance et le privilège de rencontrer des personnes toutes spéciales. À Kumarakom nous avons connu une famille qui tient le petit gîte où nous avons habité pendant plusieurs jours, le Backwater Breeze. Lorsque nous réservons en ligne il est difficile de bien évaluer l’impact de nos choix et même si nous consultons l’avis des autres voyageurs sur des sites spécialisés, la réalité est partfois une surprise. Dans ce cas-ci, la surprise a été très agréable.

Backwaterbreeze.com

Nous avons été reçus par Ajish venu en moto pour nous accueillir à une croisée du chemin. Nous n’avons pas tardé à rencontrer sa très jolie épouse qui est venue s’assurer de notre confort dès notre arrivée. Notre chambre était très simple mais propre avec un balcon de rêve, exactement comme la photo de la publicité! Nous étions situés juste en avant du canal et nous pouvions y observer la vie de notre balcon, bien installés sur nos chaises de bambou tout en dégustant le délicieux thé préparé par l’épouse d’Ajish.

J’aimerais bien revenir un jour pour êcrire…le seul hic est que le réseau WiFi est un peu lent, il est suffisant pour vérifier nos courriels mais pas assez rapide pour accéder à notre blogue. Je n’ai donc pu publier pendant notre visite.

Ajish est une mine de renseignements. Il n’est jamais à court d’idées et il trouve facilement des solutions à tout. Combien de fois il nous a dit: « Vous êtes nos invités » alors que nous le remercions de ses services. Cela semblait si  naturel! C’est lui qui m’a expliqué comment la terre a été récupérée du lac Vembanad pour devenir des rizières et il nous a même amenés voir les vannes qui ont été installées entre Kochi et Kottayam pour assurer de l’eau fraîche aux rizières.

Mis à part le déjeuner, les repas étaient servis sur le bord de l’eau, les deux pieds sur la terre battue, sous les arbres dans un endroit bien aménagé avec des plantes. Nous pouvions commander notre repas au cuisinier et il s’ensuivait une discussion sur l’heure où serait servi le repas. C’était toujours délicieux et surtout servi avec un grand sourire.

 

Nous avons appris que le restaurant appartient à un des oncles de Ajish. C’est un peu une histoire de famille…Nous avons rencontré des gens qui travaillent très fort pour gagner leur vie. Ils ont tout fait pour assurer notre confort. Nous garderons d’eux un excellent souvenir et si nous revenons dans la région nous n’hésiterons pas à retourner à leur hôtel, un petit coin de paradis tenu par des gens charmants.

 

Les rizières de Kumarakom

Les rizières de Kumarakom et des alentours sont situées plus bas que le niveau de la mer, un phénomène unique dit-on. En lisant cela, j’ai tout simplement cru que c’était dû à une formation naturelle.La nature nous joue parfois de ces tours…Mais  non! Pas du tout.

Le vaste réseau des canaux des backwaters est bien dû à des fantaisies de la nature mais l’accès à la terre pour les rizières ne l’est pas! C’est Ajish Varghese, notre hôte au Backwater Breeze qui m’a expliqué comment l’homme est intervenu il y a de cela plusieurs centaines d’années pour développer plus de terres de culture pour la population. Un grand projet a ceinturé et divisé les abords du grand lac Vembanad en petites sections pour en retirer l’eau afin d’avoir accès aux terres jusqu’alors inondées. J’imagine que la profondeur de l’eau n’était pas si grande pour que le projet fonctionne!

Aujourd’hui, lorsque nous nous promenons sur les canaux, le niveau de l’eau sur lequel nous navigons est surélevé de plusieurs mètres au dessus des rizières. Un jour en passant en bateau nous avons eu la chance de voir comment les eaux des rizières sont retirées avant les plantations.

Cela donne un paysage magnifique! Les canaux sont bordés de petits sentiers ou de routes justes assez larges pour laisser passer une petite voiture. Une rangée de cocotiers et de petites maisons séparent les champs de riz et les canaux alors qu’une clairière inattendue nous laisse entrevoir de magnifiques étendues vertes où travaillent plusieurs personnes souvent sous un soleil ardent.

Un jour alors que je faisais remarquer à Ajish que les eaux des canaux sont tellement plus propres que celles de Cochin, il m’a expliqué que les autorités de la région ont installė des cloisons sous certains ponts de la région pour empêcher les eaux de la mer d’entrer dans les backwaters des environs. Les rizières sont alors assurées d’un apport d’eau fraîche qui provient de la pluie ou du lac Vembanad. Dans le cas où une sécheresse se ferait sentir, il suffirait d’ouvrir les vannes pour irriguer le tout!

Pour moi, les rizières de la région de Kumarakom et de Kottayam sont parmi  les plus belles que je n’ai vu jusqu’ici!

Une ballade en bateau

À Kumarakom, nous allions le découvrir, les habitants vivent à même la nature. La lessive, la vaisselle et souvent les ablutions se font dans le canal près d’un petit escalier aménagé à cet effet.Une agréable ballade en petit bateau nous a permis de découvrir les environs mais aussi de participer à la vie de ce village.

À toutes les heures de la journée nous pouvons apercevoir des personnes qui marchent dans un petit sentier qui longe les canaux. Une femme qui se promène avec une charge sur la tête, d’autres qui font la jasette, un homme qui réajuste son dothi en marchant et des étudiants qui reviennent de l’école.


Les canaux servent aussi de moyens de transport de toutes les sortes. Pour le bonheur des touristes bien sûr mais aussi pour transporter du bois, de la boue enlevée du canal, des légumes et même des briques. Parfois les embarquations sont tellement chargées qu’elles dépassent à peine de quelques pouces le niveau de l’eau!

Quelques petits ponts permettent de traverser d’une rive à l’autre et à certains endroits  de petites barques assurent le passage aux résidents du coin. Nous avons même vu des hommes installer leur moto sur l’une de ces embarquations! Il y avait même deux motos côté à côte! L’histoire ne dit pas comment s’est terminée l’aventure…

Au fil d’un détour, un pêcheur lance son filet, un autre pêche à la ligne installé juste devant sa maison. Les abords des canaux sont très vivants à toute heure du jour.

En fin d’après-midi,nous avons vu une maman traverser le canal dans une petite barque de bois pour aller chercher ses enfants sur l’autre rive alors qu’ils revenaient de l’école. Ici, les enfants ne traversent pas les rues, ils traversent les canaux.

Pour terminer notre douce ballade, un magnifique coucher de soleil nous a fait ses salutations au dessus du lac Vembanad, tout près. Merci la vie…

 

 

Kumarakom

Robert et moi cherchions un endroit tranquille pour nous reposer quelques jours et visiter les backwaters quand mes recherches m’ont menée à un petit village appelé Kumarakom. Ce village, situé sur la rive du lac Vembanad, est  un point de départ pour les backwaters et j’ai lu que sa population est conscientisée sur la protection de l’environnement. Cela nous plaisait bien car le Kerala est un peu victime du succès de ses  backwaters. Les houseboats se sont multipliés depuis plusieurs années et la pollution s’est accrue, nous cherchons à y contribuer le moins possible.

La région de Kumarakom a servi d’inspiration à Arundhati Roy pour son roman « Le Dieu des petits riens » un best-seller international qui a gagné The Booker Prize Citation en 1997. Je désirais ardemment découvrir cet univers d’autant plus que je venais de trouver le livre à la Biennale de Kochi après l’avoir vainement cherché au Québec.

C’est avec beaucoup de curiosité que nous avons pris le train à Kochi pour un trajet de deux heures à travers les rizières. Négocier un rickshaw a été un peu compliqué à Kottoyam car notre gîte ne semblait pas très connu. Les chauffeurs se sont consulté entre eux et après une discussion très animée en malayalam, l’un d’eux a téléphoné au Backwater Breeze  pour avoir des indications pour se rendre. C’est donc avec un grand sourire que notre conducteur nous a invités à prendre place dans son rickshaw pour le 30 minutes de route qui devait nous amener jusqu’à Kumarakom. Ajish, notre hôte, nous attendait en moto à la croisée d’un chemin pour guider le chauffeur du rickshaw sur la route étroite qui longe les canaux. Heureusement car nous avions l’impression de nous rendre au bout du monde! Derrière les palmiers nous pouvions deviner les champs de riz puis être surpris au prochain détour de la route par la vue d’un houseboat accosté sur le bord du canal. Le soleil de l’après-midi tapait fort et le paysage semblait endormi dans la moiteur de l’heure la plus chaude de la journée.

Émerveillés nous avons dėcouvert notre gîte, juste en avant d’un canal, une odeur de fleur parfumée flottant dans l’air. Nous étions au paradis…

Dans les rues de Kochi

Lors de nos ballades dans les rues des villes que nous visitons, nous avons souvent de belles surprises. Ces rencontres improvisées avec les coutumes locales nous fascinent au plus haut point même si nous n’en comprenons pas toujours la signification. Mais à chaque fois que nous le pouvons, nous prenons le temps de savourer le bonheur d’y être présent.

Cette fois-ci la chance nous a surpris lorsque nous traversions les jardins du Dutch Palace après une marche dans le Quartier Juif. C’est la musique forte qui a d’abord attiré notre attention. Plusieurs personnes assistaient à ce qui nous a semblé être une cérémonie et nous nous sommes approchés de très près pour apercevoir des hommes qui jouaient des instruments que je ne saurais nommer avec en arrière plan des éléphants décorés pour la circonstance.

J’aurais aimé mieux comprendre ce qui se passait mais comme nous ne parlons pas le malayalam, la langue du Kerala, nous nous sommes contenté de nous  mêler à la foule, d’observer et d’écouter. Les festivités Indiennes, il faut bien se l’avouer, se passent dans le bruit! La deuxième pièce était plus douce et plus posée. Les cors ont temporairement laissé leur place!

Lors d’une autre ballade nous avons été témoins du travail d’hommes  qui transportaient de grands sacs de riz sur leur tête. Il faisait très chaud sous le soleil ardent de l’après-midi, ils ont continué sans même se reposer jusqu’à ce que le camion soit vide.Nous sommes toujours impressionnés par ces hommes qui travaillent si dur. Ils ont tout notre respect et nous admirons leur capacité de rire malgré des conditions difficiles.

La veille de notre départ nous avons pris une grande marche dans les rues de Kochi. Après avoir admiré quelques vitrines nous sommes allés prendre notre café pour la dernière fois dans un petit resto sur le bord de la rue, le Pizza Italia sur Tower Road. C’est dans ce même petit resto que nous avons fêté Noël avec Yan, Angèle et les filles. Il venait d’ouvrir et les pizzas étaient excellentes!

Mais pour nous ils font le meilleur café que nous avons bu en Inde. Nous ne voulions pas manquer notre dernière chance de nous régaler et de dire au revoir aux serveurs. Vous le savez, nous sommes fidèles aux resto que nous apprécions.

Tournée à Fort Kochi

Lorsque nous séjournons dans une ville, nous aimons bien louer les services d’un chauffeur de rickshaw pour quelques heures. Cela nous permet de nous dėplacer plus rapidement et de visiter des endroits qui sont parfois éloignés les uns des autres. De plus, les conducteurs connaissent habituellement bien les alentours et se font un plaisir de nous amener hors des sentiers battus si nous leur demandons.

Avec l’expérience, nous avons appris que certaines précautions sont quand même de mise afin de ne pas être déçus: le prix doit être fixé avant le départ pour éviter les surprises. Il est mieux de se documenter d’abord sur les principales attractions à visiter et de nous entendre avec les chauffeurs de rickshaw afin qu’ils complètent  notre sélection. Mieux vaut aussi préciser que nous ne voulons pas magasiner car certains nous amènent dans des boutiques où ils reçoivent une commission.

C’est de cette façon que nous avons visité un grand lavoir où des employés lavent, étendent et repassent le linge des résidents des alentours de Kochi. Probablement aussi celui des hôtels et des autres touristes.

Nous avons rencontré la plus âgée des employées. Elle lave le linge les pieds dans l’eau et lorsqu’elle a fini de savonner, de battre le linge, de le rincer et le tordre, son sari est entièrement mouillé. Lorsqu’elle m’a fait signe de m’avancer pour l’observer je ne me suis pas fait prier! Elle a accepté que je la prenne en photo et que je la filme. Elle m’a beaucoup impressionnée par sa force malgré son âge. Je sentais le vent lorsqu’elle battait le linge sur la pierre et j’ai été éclaboussée par l’eau qui jaillissait des vêtements!

Le linge ainsi lavé est étendu sur de grandes cordes sur le terrain d’à côté, sans épingle à linge bien sûr! Certains morceaux sont étendus directement sur le sol comme nous l’avons vu si souvent un peu partout en Inde.

Ensuite il y a le repassage et le pliage.

 

Nos chauffeurs de rickshaw nous ont affirmé par contre que la majorité des résidents ont des laveuses automatiques.

À Kochi, une petite visite au marché aux épices s’imposait. Nous avons vu un employé préparer des sacs de masala, ce mélange d’épices si populaire en Inde. Comme cela sentait bon et c’était impressionnant de le voir mesurer les différents ingrédients seulement avec ses mains!

Notre autre bonheur en voyage est de marcher dans les rues et d’observer ce qui se passe autour de nous. C’est de cette façon que nous nous sommes retrouvés dans un bidonville où nous avons été accueillis par une famille musulmane. Plusieurs voisins se sont ajoutés à la discussion et en peu de temps les rires fusaient de partout. Ensemble, nous avons feuilleté  l’album des photos du mariage de la fille aînée. Elle attend un bébé pour avril et la future grand-mère est très fière.

Un peu plus loin, Robert a joué au criquet avec deux jeunes garçons dans une ruelle. En partant, Robert cherchait une poubelle pour jeter sa pelure de banane et il a demandé les indications aux garçons. L’aîné lui a dit qu’il trouverait ce qu’il faut dans la rue voisine. Il a ajouté: « Surtout, ne la jetez pas par terre! » Nous sommes partis avec le sourire. Ce sont ces jeunes qui vont rendre l’Inde plus propre.

Nous sommes retournés dans le quartier à la fin de notre séjour à Kochi, le plus jeune des enfants jouait dans la ruelle. Il a vu Robert en passant et est venu le saluer au pas de course!

Les contacts avec les Indiens sont souvent les plus grands plaisirs de nos journées…

Les filets chinois

Parmi les des grandes attractions de Fort Kochi les filets chinois ou carrelets attirent facilement notre attention. Ils sont difficiles à manquer car ils sont gigantesques et leur majestueuse silhouette tranche sur le ciel bleu du Kerala. Ces carrelets sont disséminés tout le long des rives du port de Kochi mais aussi en bordure des cours d’eau environnants. Nous en avons vu jusqu’à Kottayam, située à deux heures de train au sud de Kochi. Ces filets de pêche sont un héritage des commerçants Chinois du 14e siècle et utilisent une technique très ancienne.

Je ne crois pas que ce soit une technique des plus efficaces de nos jours mais je dois vous avouer que de voir ces pêcheurs  remonter leur filet pour y recueillir un peu de poisson est tout un spectacle.

 

Plusieurs hommes sont nécessaires pour activer cet immense système de contrepoids afin de relever le filet puis le descendre à l’eau lorsque les poissons sont prélevés. En les regardant travailler, j’ai eu l’impression que chacun accomplit une tâche qui lui est propre, toujours la même. C’est toujours le même pêcheur qui va chercher le poisson dans le filet lorsqu’il est relevé. Deux autres marchent en équilibre vers le filet lorsque celui-ci redescend afin d’en favoriser l’immersion.

 

Puis ils recommencent. Toujours les mêmes gestes, jours après jours…inlassablement sous le chaud soleil du Kerala. Les oiseaux attirés par l’odeur du poisson et peut-être dans l’espérance de chiper un bon repas, volent autour de la tête des pêcheurs. Leurs cris retentissent aussitôt que le filet est remonté de l’eau.

À chaque fois que je vois ces carrelets, je sens de nouveau la chaleur du soleil, le vent qui souffle dans les filets et le clapotis de vagues…