Archives mensuelles : mars 2015

Villa Suriyagaha

« C’est avec toutes ces réflexions et ces questions que je me suis assise devant la mer à Galle et que j’ai demandé à l’univers de nous faire vivre des expériences qui nous ressemblent afin de repartir du Sri Lanka avec des meilleurs souvenirs« .

C’est bien ce que je vous ai écrit dans un article précédent…

Nous étions fatigués et nous avions besoin de temps pour faire le point sur notre expérience de voyage au Sri Lanka avant de retourner en Inde. Il nous restait plus d’une semaine avant de prendre l’avion pour Madurai. Nous avions réservé une chambre pour deux jours à Negambo près de la mer, le temps de chercher un hébergement dans un endroit moins touristique où nous pourrions nous déposer et profiter de la belle température. Fidèle à son habitude, Robert s’est installé devant son IPad et a débuté ses recherches. Il m’a proposé de visiter deux guesthouses à la campagne. Nous avons loué les services d’un chauffeur de tuk tuk et nous sommes partis. Il faisait beau, nous avions le vent dans les cheveux et notre chauffeur chantait à tue tête « Beautiful Sri Lanka ». Nous commencions à respirer.

Nous avons visité Suriyagaha en premier. En passant la grille à l’entrée, nous avons aperçu une jolie maison blanche avec un énorme bougainvillée fuchsia agrippé à la devanture. Ron et Pat Pierce nous ont reçu avec le sourire, chaleureusement. Oui, ils avaient de la place pour nous et le prix nous convenait. Nous avons eu un coup de cœur pour la chambre dont le balcon donne sur la piscine. Sur demande, Pat pouvait cuisiner le repas du soir moyennant un supplément. En nous voyant sourciller devant le montant demandé, Ron a ajouté en regardant sa douce « Cela peut vous paraître beaucoup mais la cuisine de Pat vaut la peine ». Nous sommes repartis rassurés de pouvoir nous reposer un peu. Nous n’avons jamais visité le deuxième guesthouse.

Nous avons passé presque une semaine à Suriyagaha, de jour en jour nous avons appris à connaître nos hôtes et à nous détendre davantage.  Plus reposés, nous sentions l’énergie revenir. La tension tombée, nos réflexions sur le Sri Lanka devenaient moins amères. Ron et Pat ont su nous aider à apprécier le voisinage et à découvrir d’autres facettes de Negombo. J’ai pu faire de petites réparations à nos vêtements qui commençaient à se ressentir d’être portés jour après jour. Ils ont été lavés avec soin et séchés au soleil par le personnel de Suriyagaha, comme j’aime le faire…À Negombo, Robert a fait réparer ses sandales mâchées par un chien errant. Installés sur le balcon, nous avons revu la planification de notre prochain mois en Inde. Ron disait qu’il nous voyait changer, de jour en jour et se remémorait en souriant notre arrivée où nous avions l’air de porter le poids du monde sur nos épaules.

Mais le plus grand bonheur était de s’asseoir avec nos hôtes, les écouter nous raconter leurs aventures et tomber en amour avec ces nouveaux amis. Je n’ai pas pris le temps de calculer leur âge mais lorsque Ron mentionnait l’année de sa naissance, un petit éclair passait dans ses yeux et je savais qu’il était fier de lui. Ils ne font pas leur âge. Ils ont encore cette lumière dans les yeux, des projets plein la tête et le cœur sur la main. La cuisine de Pat est enchantée et Ron ne tarit pas d’éloges pour sa douce. Ils avancent ensemble, c’est un travail d’équipe.

Nous aurions passé des heures à écouter leurs expériences de vie. Des gens passionnés comme eux sont tellement bons pour la santé! Vous savez, ils n’ont jamais rêvé de devenir propriétaire d’un gîte. Celui-ci appartenait à des amis et au décès de son mari leur amie n’a pu garder et gérer le guesthouse seule. Elle voulait rentrer dans son pays. Ron et Pat vivaient dėjà au Sri Lanka. Ils ont finalement décidé d’acheter la maison et de quitter la leur temporairement. Et depuis, ils s’affairent à recevoir des gens de tous les pays comme s’ils avaient fait cela toute leur vie. Ils ont une énergie exceptionnelle pour leur âge et un sens des affaires à donner des leçons aux plus chevronnés.

Le jour avant notre départ nous avons eu très peur pour Pat. Elle s’était blessée à un poignet lors d’une mauvaise chute et nous avons tous craint une fracture. Comment ferait-elle pour cuisiner? Elle se le demandait. Heureusement la visite à l’hôpital le matin avant notre départ a plutôt révélé une mauvaise entorse et ils sont revenus en souriant, soulagés. Mais nous pouvions quand même voir sur le visage de Pat qu’elle souffrait sans se plaindre.

Nous sommes repartis avec nos bagages en laissant une partie de nos cœurs avec nos nouveaux amis. Ils nous ont offert un œuf de porcelaine afin que l’on se souvienne d’eux. Les yeux humides, nous avons accepté ce cadeau. Eux qui voient passer tant de personnes de tous les pays, nous ont fait promettre de revenir. Qui sait, il est possible que ce projet se réalise. Je sais pour ma part qu’un jour, s’ils ont besoin d’aide temporairement, je ferais le trajet juste pour cuisiner avec Pat et retrouver les beaux moments de discussion avec Ron.

Nous avons rencontré de très belles personnes pendant ce voyage-ci et nous comptons bien revoir plusieurs d’entre eux. Ron et Pat en font partie. Cette rencontre a été exceptionnelle et nous le savons. Tous les quatre. La vie a répondu à ma demande formulée à Galle.
Merci.

Aventures au Sri Lanka

J’ai mis du temps à vous partager cette réflexion sur notre séjour au Sri Lanka, je voulais avoir le ton juste. Je suis prête maintenant.

Notre contact vécu la population cinghalaise a été bien différent de nos contacts avec les Indiens. Les habitants du Sri Lanka sont plus réservés et nous regardent avec moins de curiosité. Ils sont plus habitués au tourisme j’imagine. Le pays n’est sorti de la guerre civile que depuis quelques années et nous sommes en présence d’un pays qui se remet lentement de ses blessures y compris celles du tsunami. Les infrastructures se refont tranquillement et partout nous apercevons des routes en réfection. Nous avons rencontré des personnes travaillantes qui font de leur mieux pour gagner leur vie et celle de leur famille. Avec le nouveau gouvernement, l’espoir est au rendez-vous. Les rêves deviennent réalisables. Malheureusement, l’augmentation de la fréquentation de l’île par des touristes a aussi attiré des personnes peu expérimentées dans l’industrie du tourisme. Leur désir est de faire de l’argent, ils sont à peine polis et effectivement ils nous font sentir comme un porte-monnaie sur deux pattes!

Les conditions de l’hébergement sont très fluctuantes et d’un gîte à l’autre la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Particulièrement si nous comparons ce que nous obtenons dans d’autres pays pour le même prix. Cela ressemble malheureusement trop souvent à un travail d’amateur, le sourire et le respect ne sont pas toujours présents. Un commerçant nous a avoué que plusieurs personnes se sont lancées dans le tourisme mais qu’elles n’ont pas l’expérience ni les connaissances nécessaires. Il s’inquiète de cette situation. La qualité du service s’en ressent mais il y a tellement de demandes que si des clients sont insatisfaits, il y en aura bien d’autres pour les remplacer.

C’est à Galle que nous avons eu notre pire aventure au sujet de l’hébergement. Heureusement nous avons de l’expérience et nous avons su nous défendre mais cela laisse toujours un goût amer. Comme au restaurant où nous attendons notre commande pendant 45 minutes pendant que de jolies demoiselles ont rapidement tout ce qu’elles veulent, qu’on nous promet notre repas de dix minutes en dix minutes pour réaliser à la fin que le serveur a mal transmis notre commande et qu’il se prépare à nous servir du riz au lieu des nouilles! Et que cela ne le dérange pas…

Plusieurs autres touristes avaient des commentaires qui ressemblaient aux nôtres et quelques uns ont même avoué qu’ils ne reviendraient plus. D’autres comme nous, essayaient de ne pas trop accorder d’importance aux situations désagréables pour continuer à profiter du Sri Lanka, qui est magnifique en passant. Je ne parviens pas à comprendre à quel moment les désagréments ont pris plus de place que les beaux moments. Bien sûr après chaque irritant nous réussissions à passer à autre chose pour apprécier le plus possible le pays mais une autre situation se présentait, de nouveau. Je me doute bien que nous n’avons eu accès qu’à un échantillonnage de la population et que notre lecture de la situation est bien incomplète. Les rares fois où nous avons réussi à sortir des sentiers battus nous ont fait rencontrer de belles personnes.

C’est avec toutes ces réflexions et ces questions que je me suis assise devant la mer à Galle et que j’ai demandé à l’univers de nous faire vivre des expériences qui nous ressemblent afin de repartir du Sri Lanka avec des meilleurs souvenirs.

Puttaparthi

Dès le début de notre séjour en Inde, je me demandais s’il existe dans ce pays une structure sociale pour aider ceux qui sont dans le besoin, principalement les enfants. J’imaginais bien que des services existaient mais l’Inde est si grande et si diversifiée, comment trouver? Mais je ne m’inquiétais pas, la vie nous envoie les réponses si on lui en laisse la chance. Lire la suite

Puducherry

Pondichéry…juste le nom fait rêver. Une visite dans cette ville teintée par la présence française s’imposait presque. Et de belles surprises nous attendaient.

Notre première réalisation? Un tour de ville à pied organisé par le Shanti Tour et en français à part cela! Nos coups de cœur? Notre charmant guide Devi Singh, le Grand Bazaar et la bénédiction de l’éléphant au temple de Ganesha.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

L’autre surprise? Un Centre Culturel qui offre des cours sur des savoir-faire selon les traditions indiennes, plus particulièrement celles sur le Tamil Nadu. Une belle façon de passer un après-midi et d’apprendre davantage sur les coutumes indiennes. Les formations sont données par des indiennes et le contexte des cours est souvent propices aux échanges surtout quand nous ne sommes que deux! Il y a aussi des cours de cuisine qui consistent à une visite au marché pour acheter les produits, la préparation du repas et la dégustation des plats pour terminer! Nous n’avons pas suivi cette formation mais cela nous a semblé très bien! Plusieurs autres activités sont disponibles et si vous passez à Puducherry, n’hésitez pas à leur rendre visite.

Pour en savoir plus…www.pondicherry-arts.com

À mon premier cours cours au Centre Culturel Sita, j’ai  appris à fabriquer des boucles d’oreilles selon la technique Jimikki. Notre professeur ce jour-là N. Ageela est une jeune femme remplie de ressources et ses explications étaient claires. Julie,l’autre participante et moi avons réussi chacune deux paires de boucles d’oreilles. Aucune photo de notre professeur n’apparaîtront sur le blogue. Elle n’a pas donné son autorisation car elle n’est pas mariée et ne doit pas apparaître en photo. Il va sans dire que son choix a été respecté.

La technique Jimikki est une technique très ancienne qui est utilisée depuis longtemps pour orner différents objets. Aujourd’hui, les femmes utilisent cet utilisation du papier pour faire des bijoux. La seule limite est l’imagination!

Lorsque nous avons vu qu’il y avait aussi un cours sur la réalisation de kolam, Robert et moi nous sommes inscrits aussitôt! Même si encore aujourd’hui les kolam sont réalisés par des femmes, Robert voulait comprendre la technique et l’expérimenter. Il ne s’en est pas mal tiré du tout! C’est très difficle et cela demande de la pratique! Et nous avons appris qu’il y a plus que la réalisation de l’œuvre, c’est un bel exercice de souplesse et aussi de concentration. Les kolam les plus compliqués et les plus élaborés  ont le même effet que les mandalas!

Nous avons passé de très beaux moments avec Anitha notre professeur bien installés sur un patio de ciment sous un arbre qui nous gardait au frais dans ce pays dont la tempėrature se réchauffe de plus en plus. Nous avons profité de l’ambiance calme pour poser nos questions sur les habitudes indiennes reliées à la réalisation de kolam au quotidien. Merci Anitha!

Nos discussions avec N. Ageela, Devi Singh et Anitha nous ont appris encore un peu plus au sujet de cette Inde que nous aimons tant. Nous avons apprécié leur générosité. Plus nous apprenons, plus nous comprenons. Merci!