Archives mensuelles : février 2016

Les toits de Varanasi

Varanasi, notre deuxième séjour dans cette ville que nous aimons sans l’aimer. Même si nous avons apprécié notre première visite il y a quelques années, un retour à Varanasi ne faisait pas partie de nos projets. Mais en raison de sa proximité du site archéologique de Sarnath, la décision de s’y arrêter s’est prise toute seule. Après son illumination à Bodh Gayá, d’où nous arrivons, Lord Buddha se serait dirigé vers la région de Sarnath et il y aurait prononcé son premier sermon. Une étape importante dans l’histoire du Bouddhisme.

Lors de notre premier séjour à Varanasi, la magie avait mis beaucoup de temps à s’installer. Il avait fallu que nous déménagions dans un hôtel sur le bord du Gange pour ressentir enfin le côté mystique de cette vieille cité. Pourquoi? Parce que Varanasi a un autre visage. Celui qui se développe lorsque des touristes sont regroupés au même endroit. Lorsque l’appât du gain devient prédominant. Lorsque l’autre n’est plus une personne mais une occasion de faire de l’argent. Lorsque les gens sont si nombreux à offrir le même service qu’il faut se démarquer, faire plus de bruit que les autres pour gagner sa vie. Mais certains choisissent un chemin particulier…un chemin qui rend Varanasi difficile à aimer. Les sollicitations qui ne finissent plus, le long de rues extrêmement sales avec une circulation…indescriptible.

Et pourtant, Varanasi a beaucoup plus à offrir. Et c’est à la découverte de ces moments que nous partons avec notre caméra. Pas de projet, pas d’itinéraire. Juste suivre les ruelles qui s’ouvrent devant nous aussitôt que nous quittons la rue principale du marché.

Notre première randonnée nous mène le long des ghats, ces escaliers qui longent le Gange. Chacun des ghats porte un nom différent selon sa vocation. Ils se succèdent pour devenir de longues promenades bâties entre le fleuve sacré et de grands édifices érigés il y a plusieurs siècles. Ces gigantesques constructions arborent un air d’un autre âge, un peu perdues dans le brouillard et dans la fumée qui flotte dans l’air. Varanasi dégage sa propre odeur. Je l’ai reconnue dès mon arrivée. J’avais oublié.

Les  vaches sont omniprésentes, même dans les escaliers abrupts. C’est à se demander comment elles arrivent à s’y engager! Aujourd’hui, des enfants essaient de jouer au criquet sur l’une des places plus dégagée mais un troupeau de vaches les entoure soudain. Curieux, nous observons comment les gamins s’en sortent. Les vaches sont traitées avec des attentions particulières ici. Mais les jeunes repoussent les intruses une à une, doucement et continuent leur joute comme si de rien n’était. Quant à nous, nous continuons notre chemin en regardant où l’on met les pieds. Ces coquines laissent des traces odorantes dans lesquelles mieux vaut ne pas mettre les pieds.

Inlassablement, nous refusons les offres pour une balade en bateau. Nous en avons déjà fait l’expérience et je dois vous dire qu’une excursion sur le fleuve sacré soit au lever du jour ou au coucher du soleil nous ramène à une autre époque. Une aventure inoubliable. Je crois que c’est à ce moment que j’ai ressenti le mieux l’âge et la sagesse de cette vieille cité. Aujourd’hui encore, à toute heure du jour, les propriétaires de barques emplissent leur bateau de fervents pour aller déposer des pujas à l’intention de Ganga, la déesse-fleuve. Des centaines d’oiseaux les suivent afin de profiter de ces offrandes. Lors du coucher du soleil, les embarcations laissent derrière eux une traînée de fleurs et de petites chandelles allumées. C’est très joli.

Jour après jour, le soir venu, de grandes cérémonies se tiennent sur le ghat Dasashwamedh. Il est possible d’y assister soit à partir d’une barque accostée au bord du fleuve soit assis directement sur le ghat. Des milliers de pèlerins y assistent, entassés les uns sur les autres, installés sur des plateformes prévues à cet effet. L’ambiance n’a pas sa pareille et l’énergie qui y circule est difficile à décrire. Tant de personnes rassemblées avec la même ferveur. C’est très émouvant et c’est avec le sourire que nous invoquons ces beaux souvenirs.

Plus loin, des baigneurs viennent de loin pour se purifier dans l’eau qu’ils considèrent sacrée. Malgré la pollution bien documentée. Des familles entières bien souvent. Ils arrivent en groupe, avec leurs vêtements secs, leur contenant vide pour ramener l’eau du Gange et souvent, leur repas pour casser la croûte assis sur le ghat avant de repartir. Purifiés.

En plus des gens qui se baignent et d’autres qui font leur toilette, le fleuve sert aussi pour la lessive. En effet, sur plusieurs ghats, chaque matin, les vêtements sont lavés. Ceux-ci sont alors savonnés et rincés dans l’eau du Gange. Ils sont étendus par la suite sur de grandes surfaces de pierre pour le séchage, offrant au promeneur une vue sur un carousel de tissus colorés et parfois, sur des vêtements intimes.

Puis il y a les ghats de crémation. Lors de notre visite précédente, il y a quelques années, nous avions vu un fils qui s’assurait que les derniers rites soient exécutés pour sa mère. Je ne voulais pas assister à une crémation mais puisque qu’une cérémonie se tenait au moment de notre passage, nous avons pris le temps d’observer. J’ai été impressionnée par le côté solennel de la cérémonie. Nous avons quitté après quelques minutes. Cette fois-ci, nous passons notre chemin.

Nous logeons près du grand marché à quelques minutes de marche des ghats. Au bout d’une petite allée, derrière une haute clôture de métal, se cache un très joli guest house tout blanc. Le Shree Ganesha. Impossible d’imaginer qu’une si jolie demeure se loge derrière ces maisons à l’aspect délabré qui bordent la rue. Les chambres sont très propres et la nôtre donne sur une petite place avec des tables et des chaises. Un vrai havre de paix à l’abri de la circulation intense de la rue! Déjà que les déplacements à pied sont difficiles, ils sont compliqués par le passage des dévots qui se rendent au Gange et des promeneurs qui sillonnent le grand marché tout près. Les propriétaires des boutiques et des petits commerces lancent sans cesse des invitations inopportunes et incessantes. Ils ne s’arrêtent que pour déguster leur tchaï, rassemblés en groupe devant une boutique. Leur précieux liquide versé dans une petite tasse de terre cuite à usage unique. Jetée par la suite.  Sur le bord de la rue. Aussitôt la pause terminée, ils se remettent à nous inviter à visiter leur commerce. Avec insistance s’il vous plaît. Une litanie sans fin.

À Varanasi, il y a deux sortes de rickshaws. Les auto-rickshaws et les autres, tirés par un homme en vélo. C’est surprenant de voir le nombre de personnes qui peuvent monter en même temps dans ces véhicules! Et comment les chauffeurs peuvent se frayer un chemin partout, à des endroits où l’on s’imagine que c’est impossible. Comme passager, la route est déjà passablement cahoteuse dans les rues encombrées. Mais comme piéton, les rickshaws sont des armes redoutables. Mieux vaut se ranger à leur passage. Bien entendu, les chauffeurs se cherchent constamment du travail et aussitôt que nous faisons quelques pas dans la rue, ils nous interpellent: « Tuk tuk madam? » « Where are you going sir? » Et ils nous suivent, même si l’on dit non. Peu importe le nombre de fois où nous le disons. La meilleure solution est de ne pas répondre, ce qui nous rend très inconfortables. Dans notre culture c’est très impoli mais un simple « non » entame un échange. Ce n’est pas une bonne idée. Les Indiens eux-mêmes nous suggèrent de continuer notre chemin sans répondre. Cela fonctionne jusqu’à un certain point.

Il nous semble qu’à chaque fois fois que quelqu’un nous adresse la parole ici c’est pour nous inviter à consommer un service. « Voulez vous visiter ma boutique? Juste regarder »…ou une autre offre du genre. Les gourous, bien reconnaissables dans leurs habits orangés, leur visage peint et leurs innombrables colliers, proposent une photo. Mais nous savons qu’ils vont nous demander de l’argent alors ce n’est pas la peine. Une industrie mercantile née de celle de la religion…l’autre visage de Varanasi. Vous l’avez compris, celui que nous aimons moins.

La visite à Sarnath nous offre un bel interlude. Partis en auto-rickshaw, nous profitons de la température plus clémente, il fait plus chaud ici à Varanasi. Une belle journée à se promener à travers les ruines et à rêver des temps anciens. Sans oublier la visite du musée du site, un vrai délice encore une fois!

L’après-midi avant notre départ pour Khajuraho, nous arpentons pour une dernière fois les petites ruelles du marché. Un vrai labyrinthe. Nous croisons des habitants du quartier, visitons quelques boutiques et croisons pas mal de vaches. Et oui, même dans les ruelles d’à peine un mètre de largeur! Nous avons vraiment l’impression qu’il y en a davantage cette fois-ci!

À quelques reprises, nous avons de la difficulté à circuler près de certains temples en raison des interminables files d’attente de fidèles qui attendent patiemment avec leurs offrandes dans les mains. Il y a tellement de temples à Varanasi! Nous en avons visité plusieurs la veille et lors de notre visite il y a plusieurs années. Dans certains temples, plus réputés donc plus achalandés, il faut être déterminés pour se frayer un chemin afin de jeter un coup d’œil. Les gens se poussent pour avoir accès au petit autel dressé pour la divinité et déposer leur puja. Près de ces temples, des policiers armés de fusils surveillent la situation. Particulièrement où il y a de longues files d’attente. Il y a des tensions religieuses à Varanasi. Beaucoup de tensions. Et une bousculade se déclenche vite!. En souriant, nous passons à côté de ces fidèles qui nous regardent avec beaucoup de curiosité.

Mais c’est du haut d’un toit que nous disons au revoir à Varanasi. L’endroit où nous retrouvons des moments paisibles. Où nous aimons prendre nos repas. Écouter la musique qui vient d’une maison voisine. C’est là que nous avons une autre vision de la ville. Des vêtements de toutes les couleurs qui sèchent sur les balcons et des cerfs-volants des enfants qui flottent dans l’air en émettant un léger sifflement. Les grands édifices au loin, les barques sur le Gange. Des maisons plus propres et mieux aménagées que ce que notre vue à partir de la rue nous laisse entrevoir, les clameurs de la vie en bas…

Nous garderons un bon souvenir de Varanasi malgré tous ses enquiquinements. Mais deux fois est suffisant pour nous. Est-ce que nous recommandons d’éviter cette ville? Jamais. La visite en vaut la peine. Mais regardez où vous mettez les pieds.

Bodh Gaya

Bodh Gaya, un village construit près de l’emplacement où Lord Bouddha a eu son illumination suite à une longue méditation sous un arbre appelé Boddhi. L’endroit est devenu un site de pèlerinage et l’empereur bouddhiste Ashoka y a fait ériger le temple Mahabodhi quelques 250 années plus tard. C’est notre prochaine destination après Kolkata.

Nous prenons le train de nuit.

Ce soir, nous partageons un espace de six couchettes. Deux autres lits accommodent deux personnes, le long du couloir. Huit places dans un endroit assez restreint. Mon amoureux et moi aimons les trajets en train car ils offrent de belles occasions de faire des rencontres inoubliables. Cette fois-ci ne fait pas exception. À notre arrivée, un Indien est assis devant nous. Il se rend à Gaya, chez sa belle-famille, pour ramener sa femme, son fils de 5 ans et un bébé de quelques semaines. Un homme charmant avec un bel anglais et de belles manières. Peu avant le départ, un jeune asiatique se joint à nous. Grand, souriant et heureux d’apprendre qu’il est dans le bon wagon et qu’il n’est pas le seul à se rendre à Bodh Gaya, située à plusieurs kilomètres plus loin que Gaya… Un trajet en rickshaw s’imposera.

Pendant la soirée, alors qu’un vendeur de tchaï fait sa tournée, le jeune homme asiatique demande le prix puis en achète un. Il sort une liasse de roupies et paye sa consommation. Nous le regardons tous avec des yeux ronds. Sortir son argent de cette façon est bien la dernière chose à faire. Une règle élémentaire que n’importe lequel routard connaît bien. Mieux vaut ne pas étaler ses possessions. Notre co-locataire indien lui explique de ne pas se comporter ainsi. Mais le jeune homme comprend très peu l’anglais et le parle encore moins. Peine perdue. Questionné sur ses projets à Bodh Gaya, il balbutie quelques mots en anglais. Il y restera une seule nuit et je pense qu’il n’a pas d’hôtel. Il a l’air un peu perdu et pas très organisé. L’homme indien a les yeux de plus en plus inquiets. Finalement, le jeune asiatique sort son cellulaire et les deux hommes discutent à l’aide d’un traducteur. Le calme revient.

Je commence à aimer ce grand asiatique qui, malgré son air naïf, a la technologie de son côté et sait comment l’utiliser. Nous préparons les couchettes et après nous avoir salué très poliment, le jeune homme gagne celle qui lui est réservée, au dessus de celle de Robert et de la mienne. Au moment de fermer la lumière, l’homme indien nous dit: « Je suis inquiet pour lui » en indiquant le jeune homme endormi sur la couchette du haut.

Plus la nuit s’installe, plus l’air se rafraîchit. Nous sommes dans un « sleeping class », la classe la moins luxueuse. C’est tout ce qui nous restait lors de l’achat des billets. Les fenêtres ne ferment pas juste et le vent s’infiltre. Les habitués ont d’épaisses couvertures avec eux. Pas nous. Pourtant, nous avions prévu une température froide sur le train, mais pas à ce point. Malgré nos vêtements les plus chauds, le froid nous glace jusqu’aux os. En pleine nuit nous ouvrons nos bagages pour ajouter des couches de vêtements. Puis, nous quittons nos couchettes respectives pour nous blottir l’un contre l’autre et garder ainsi notre chaleur. Jusqu’au petit matin.

Les trains en Inde n’annoncent pas le nom des gares où ils entrent, alors il faut être vigilants. Dans le cas d’un train de nuit, mieux vaut mettre une sonnerie pour se réveiller avant l’arrivée prévue. Histoire de se préparer et de rassembler les bagages. Et surtout d’arrêter à la bonne gare. Ce matin, notre train a plusieurs heures de retard, c’est encore un peu plus compliqué car l’heure prévue de l’arrivée du train ne sert plus de repère. Notre compagnon indien connaît déjà le trajet et essaie lui aussi d’évaluer le temps qui nous reste avant de descendre.

Le jeune asiatique se lève à son tour. Mais encore une fois, il fait sourciller notre co-locataire indien avec son peu d’anglais et son allure un peu perdue. Celui-ci essaie de lui expliquer de ne pas acheter ses billets de train dans une agence à Bodh Gaya. Ce sage Indien ne semble vraiment pas faire confiance aux commerçants de cette ville. En souriant, Robert et moi écoutons ses recommandations sur les règles de sécurité. Il s’inquiète au sujet de notre compagnon asiatique. J’avoue que celui-ci semble être une proie facile. Jusqu’au moment où il sort son cellulaire, consulte son GPS et nous informe que nous sommes presque arrivés. Il se lève et rassemble ses affaires sous l’œil éberlué de notre compagnon indien!

À l’extérieur de la gare, l’Indien négocie le prix du rickshaw, monte avec nous ainsi que notre nouvel ami asiatique. Arrivé à destination, avant de descendre alors que nous continuons notre route, il nous demande par signe d’aider notre jeune compagnon. Nous acquiesçons même si je crois que le jeune homme sait très bien se débrouiller seul. Il est arrivé jusqu’ici, non?

Le trajet en rickshaw entre Gaya et Bodh Gaya, nous expose au vent frais du petit matin et nous arrivons à destination complètement frigorifiés. Au moment de payer le chauffeur de rickshaw, notre compagnon de fortune sort sa liasse de billets pour payer sa part et je ne réussis pas à lui faire comprendre que c’est dangereux de montrer son argent ainsi. Je laisse tomber, il ne comprend pas mon intervention. Comme si rien de mal pouvait lui arriver. J’aime de plus en plus ce jeune homme.

Heureusement, malgré notre arrivée hâtive, le personnel de l’hôtel nous laisse une chambre avec un chauffage d’appoint en surcroît. Nous laissons notre jeune ami régler son séjour à l’hôtel jusqu’à ce que personnel de la réception nous appelle. Sans réservation, la chambre doit être payée d’avance, c’est normal. Entre l’anglais boiteux du personnel de l’hôtel et celui presque inexistant de notre compagnon de fortune…je comprends que la discussion soit difficile. Je réussis à expliquer au jeune homme ce qui est attendu de lui, fait « Ahhhhh! » et heureux, il sort sa liasse de billets. Je l’adore.

Affamés, Robert et moi allons déjeuner. Après un bon repas chaud, nous sommes d’attaque pour profiter de la journée qui commence.  L’hôtel est situé un peu à l’extérieur de la ville mais des rickshaws collectifs font la navette régulièrement vers Bodh Gaya. Cela sera notre moyen de transport pour la durée de notre séjour.

Ce petit village, habituellement tranquille, devient un lieu de pèlerinage entre octobre et mars. Des familles complètes, des moines et quelques rares touristes, comme nous, viennent se recueillir au temple. Le Dalaï Lama y séjourne à l’occasion. Des temples boudhistes de plusieurs pays tel que la Thaïlande, le Tibet, le Bhoutan, le Japon, le Sri Lanka et la Birmanie sont construits un peu partout dans la ville. Ils lui donnent un air cosmopolite. Les rues les plus achalandées sont bordées d’étals de toutes sortes. Mais malgré cet aspect très mercantile de la cité et sa vie très animée pendant le jour, une atmosphère de recueillement règne un peu partout. Aujourd’hui, c’est l’exploration de cette petite ville qui nous intéresse.

En après-midi, un grand jeune homme m’interpelle avec un grand sourire. C’est notre ami asiatique. Il sort ses billets de train, heureux de son achat. Il me les montre, il n’a pas payé trop cher. Heureux, il a un sourire extraordinaire. Définitivement, j’aime ce jeune homme. Il ne faut pas se fier aux apparences, je suis sûre qu’il s’en sortira très bien.

Il fait froid en cette période de l’année. Tous portent des vêtements très chauds sauf pendant une heure ou deux l’après-midi alors que le soleil réussit à réchauffer l’atmosphère. Nous profitons de cette période la plus chaude pour visiter le temple Mahabodhi avec son Bouddha aux cheveux bleus. Entrés dans le temple pour nous recueillir avec d’autres pèlerins, nous observons un moine changer les vêtements de l’énorme Bouddha assis derrière une vitre. Cette cérémonie est accomplie plusieurs fois par jours.

L’arbre sacré, le Boddhi, est toujours derrière le temple, soutenu par des étais. Il est protégé par une grande clôture recouverte de guirlandes de fleurs. Des pèlerins s’assoient près de l’arbre pour méditer tandis que d’autres marchent sans interruption autour du temple en récitant des prières. L’énergie dégagée est palpable.

Par la suite, de longues marches dans les jardins autour du temple et près du ghat avec des milliers de pèlerins nous plongent dans une atmosphère inoubliable. Un grand évènement collectif avec des gens venus de tous les coins du pays pour se recueillir. À chaque visite d’un temple, Robert et moi sommes émerveillés par la ferveur des gens croyants. Aujourd’hui, à plus d’une reprise, mon regard est attiré par le visage paisible d’un moine plongé dans sa méditation.

En fin d’après-midi, nous entrons nous réchauffer et déguster un bon café dans un minuscule restaurant. Il sert un café digne de ce nom. Quel bonheur!

Quelques jours plus tard, satisfaits de notre visite à Bodh Gaya, Robert et moi reprenons notre route. Cette fois-ci, nous prenons un train de jour vers Varanasi. Il fera plus chaud et d’autres découvertes nous attendent.