Le Chili? Pourquoi pas?

Une petite virée au Chili, ça vous tente?

Lorsque nous avons imaginé notre voyage en Amérique du Sud, nous avons assez rapidement considéré le Chili. Je ne connaissais pourtant pas grand chose de ce pays, sauf peut-être sa réputation pour les tremblements de terre.

Sans que je puisse expliquer pourquoi, le Chili me faisait rêver. C’est souvent de cette façon que mon amoureux et moi choisissons nos destinations. Une idée qui semble apparue de nulle part, le souvenir d’une lecture ou même un rêve d’enfance suffisent à nourrir notre projet. Cette fois-ci, plus je lisais sur ce coin du monde à la géographie unique, allongé au bord de l’océan Pacifique et bordé par la Cordillère des Andes, plus mon amoureux et moi nous disions que la découverte en valait la peine. Alors pourquoi pas?

En préparant notre parcours, nous avions pris rendez-vous avec une amie, elle aussi amoureuse des voyages. Cette année, sa destination étant aussi le Chili, nous avons décidé de nous y rencontrer pour découvrir ensemble un autre coin de la planète, plus précisément le désert d’Atacama. Puisque cette amie partait moins longtemps que nous et que son trajet était différent, le défi était de coordonner nos parcours pour nous rejoindre à la date prévue. Pour respecter cet engagement et en tenant compte du temps que nous avions à notre disposition, nous avons décidé d’entrer au Chili par voie terrestre à partir du nord ouest de l’Argentine, plus précisément à partir de la ville de Jujuy. Comme cette amie s’est aussi retrouvée dans cette région en même temps que nous, nous avons décidé de faire le voyage ensemble, en autobus.

Pour cette traversée, je voulais bien choisir la compagnie de bus, car le trajet dure plus de 8 heures, dont plusieurs en altitude. Nous allions franchir un col de 4200 mètres et y rester pendant plusieurs heures, je tenais à être confortable. Je voulais aussi avoir une bonne vue sur ces terres que nous allions découvrir. C’est ma première traversée de la Cordillère des Andes et je suis emballée.

Mon amoureux et moi n’aimons pas voyager en autobus la nuit car non seulement il est difficile de bien y dormir, nous ne voyons rien du paysage. Nous choisissions donc de faire le trajet de jour avec la compagnie Pullman. Nous avons été chanceux, au moment de la réservation, les places en avant du bus étaient disponibles. C’est donc bien installés en avant de l’autobus, au deuxième étage, avec une vue panoramique sur le désert et ses montagnes que nous ferons tous les trois notre entrée en terre chilienne.

En préparation pour notre passage en haute altitude, nous avons suivi les recommandations d’usage. Un repas léger la veille du départ, sans alcool, avoir beaucoup d’eau à notre disposition la journée du voyage et se déplacer lentement si nous devons marcher. Nous avions visité les Salinas Grandes quelques jours auparavant et nous sommes effectivement montés jusqu’à 4200m sans difficulté, mais c’est bien connu, cela ne garantit pas que tout va bien se passer la fois suivante.

Aujourd’hui, nous allons parcourir ce même itinéraire vers les salines pour la première partie du voyage, soit un parcours de plusieurs heures en terre argentine, avant d’entrer au Chili.

Même si nous avions déjà emprunté cette route, le spectacle qu’elle offre est encore plus spectaculaire assis en avant de l’autobus, avec une vue directe sur le désert. Les ravins, les montagnes colorées, les espaces à la végétation plus discrète, aux herbes de plus en plus disparates, se succèdent sans fin et nous émerveillent à chaque détour. Comme si c’était la première fois.

Nous passons devant l’indication que la hauteur maximale de 4200 mètres au dessus de la mer vient d’être atteinte. Nous y avons pris des photos lors de notre précédent passage, il y a quelques jours.

Plusieurs kilomètres plus loin, nous longeons les immenses Salinas Grandes, avec leur blancheur impressionnante, vestiges d’une mer intérieure, disparue il y a longtemps.

Du sel à perte de vue.

Des paysages à couper le souffle se succèdent sans fin, pendant plusieurs heures. Puis, le temps de le réaliser, c’est le moment de dire au revoir à l’Argentine et à nous préparer à entrer en terre inconnue, vers une nouvelle aventure. Au loin, apparait ce qui nous semble être une petite agglomération et, au bout d’un moment, nous distinguons les édifices de la douane. Nous y voilà. Le Chili est devant nous.

Nous devons sortir de l’autobus pour traverser la frontière, ce que nous faisons tous, presque en silence. Un passage de la douane par voie terrestre est un peu comme une boite à surprise, il se passe différemment d’un pays à l’autre, selon les règles de chaque pays. Il nous faut respecter des consignes qui ne sont pas nécessairement claires pour nous et c’est encore plus difficile quand nous arrivons en groupe. Il faut se placer dans la bonne rangée et préparer nos pièces d’identité car on ne sait pas trop si le douanier sera patient ou non, surtout si le groupe est important. Certains douaniers agissent comme si ce qui est évident pour eux doit l’être automatiquement pour nous. Puisque cette personne a tous les pouvoirs, nous restons attentifs et suivons les consignes de notre mieux.

Aujourd’hui, nous entrons au Chili par un petit poste frontalier où il n’y a aucune explication sur la marche à suivre. Pour toute indication, un homme nous signale d’un mouvement de la main où faire la file et nous crie les instructions, qu’il répète en boucle, en gesticulant pour bien accompagner ses propos. Le bruit est assourdissant, limite agressant, mais nous restons calmes, ce n’est pas notre première fois.

Je suis chanceuse, mon douanier est souriant et très gentil. Mon passeport est estampillé et je récupère mon petit document que je devrai présenter à la sortie du Chili, dans quelques semaines.

Je cherche mon amoureux des yeux. Il a terminé lui aussi et nous nous dirigeons à l’extérieur pour récupérer nos bagages, maintenant posés en vrac à côté du bus. Le chauffeur se prépare à partir afin de repositionner le bus de l’autre côté de la frontière. Nous pourrons alors y déposer nos bagages après l’inspection d’usage.

Nous entrons de nouveau dans le même bâtiment, dans cette immense salle où le bruit est roi, cette fois-ci en tirant nos bagages derrière nous. C’est le seul moment où je ressens quelques étourdissements, probablement dûs à l’altitude. Mon corps doit s’adapter. Ce n’est rien de sérieux, mais suffisant pour attirer mon attention. Il fait chaud dans la pièce et il faut rester attentif aux consignes, elles ne sont pas plus claires au moment de cette deuxième étape. Le bruit est toujours aussi assourdissant. Nos bagages doivent passer l’inspection, puis nous sortons derrière le bâtiment, l’autobus nous y attend.

Pas de longue marche avec nos bagages entre les deux frontières cette fois-ci, comme nous l’avons expérimenté en Asie. Je suis contente, je me sens légèrement essoufflée.

Nous reprenons tous les trois nos places dans l’autobus, heureux de reprendre la contemplation de cette nature qui se pavane devant nous.

Après plusieurs heures et des paysages extrêmement changeants, nous distinguons au loin une montagne avec des traces blanches au sommet. Nous ne le savons pas encore, mais il s’agit d’un volcan enneigé et de plus, il n’est pas seul. Nous venons d’entrer au pays des volcans. Cette vue spectaculaire nous accompagnera, de près ou de loin, tout au long de notre séjour à Atacama. Une vue mythique que je n’oublierai jamais.

Nous arrivons à San Pedro d’Atacama, en fin d’après-midi, un peu fatigués, mais surtout désorientés par l’apparence des lieux. L’endroit nous semble pratiquement désert, avec ses rues poussiéreuses, ses maisons isolées et un soleil qui plombe, sans aucun nuage. Pour une raison qui nous est inconnue, nous sommes incapables de commander un Uber ou un taxi, nous n’avons pas accès à internet sur nos téléphones. Heureusement, nos hébergements ne semblent pas très loin. Celui de notre amie est dans la direction différente de la nôtre et je la regarde s’éloigner, poussant résolument sa valise sur cette étendue sablonneuse. Nous nous dirigeons aussi vers notre hôtel, tirant derrière nous nos sacs à dos sur roulettes, ne sachant pas trop à quoi nous attendre. Nous avons besoin de nous déposer, la journée a été longue et cette ville nous apparait bien étrange.

Comment décrire San Pedro d’Atacama? Couverte de sable, avec une atmosphère extrêmement sèche, endormie sous un soleil brûlant pendant le jour et figée sous ses nuits froides, la ville est construite sur un oasis au milieu de l’un des déserts les plus arides au monde. Entourée de volcans recouverts de neiges éternelles, la ville est unique, dépaysante. Ses rues sont en terre ou couvertes de pavés, selon le quartier, les maisons sont basses, construites en adobe, un mélange de terre et de paille séché au soleil, qui donne une couleur dorée à toute la ville. J’adore ça! Je me sens propulsée dans un autre espace temps.

Les commentaires ne sont pas très élogieux concernant l’offre d’hébergement de la ville et mon amoureux a pris soin de choisir un endroit où nous pourrons revenir en toute sécurité après une journée dans le désert. Il a bien choisi, nous sommes très bien. Nous ne sommes pas inquiets pour notre sécurité physique, mais beaucoup de vols de bagages sont répertoriés dans les chambres et comme nous en sommes au milieu de notre voyage, nous souhaitons éviter ce désagrément.

Le lendemain de notre arrivée, nous découvrons un centre-ville très achalandé avec une multitude d’agences de voyage et de restaurants. Alors que la ville semblait déserte la veille au soir alors que nous cherchions un endroit pour souper, aujourd’hui la rue principale bourdonne d’activité. Quel contraste!

Nous avons nécessairement besoin d’acheter des tours pour visiter le désert, c’est la raison de notre séjour à San Pedro D’Atacama.. L’offre est grande et variée, mais la qualité des services n’est pas toujours au rendez-vous, semble-t-il. La prestation des services peut être très inégale d’une compagnie à l’autre, nous allons faire attention. Mon amoureux a fait ses recherches et nous a trouvé une petite agence digne de confiance, les commentaires sont éloquents et sa bonne réputation nous rassurent. Nous nous rendons à l’agence pour avoir une idée des visites offertes et des prix auxquels nous devons nous attendre. Finalement nous choisissons nos activités sans plus attendre: la Vallée de la Lune, la région des Piedras Rojas et l’observation des geysers au lever du jour. À la recommandations de l’agence, l’ordre dans lequel nous ferons les excursions nous permettra de nous acclimater doucement à l’altitude et d’observer comment notre corps réagit. La dernière journée vers les geysers atteindra des sommets un peu plus élevés.

Pour nous rappeler que nous sommes au Chili, un tremblement de terre se fait sentir pendant notre discussion l’employée de l’agence. Un tout petit, mais suffisant pour faire bouger la table et nos bouteilles d’eau posées dessus!

Le reste de la journée est à nous, mais nous avons un projet pour la soirée…

Dans les environs de San Pedro, il existe un réputé centre d’observation des étoiles. Mon amoureux nous a inscrits à une séance d’information suivie d’une observation guidée du ciel étoilé. Il est impressionné par la puissance des instruments mis à la disposition des scientifiques et il est emballé par l’idée d’y participer. Ce soir est l’une des dernières sorties avant que l’arrivée de la pleine lune nous empêche de bien voir les étoiles. Nous croisons nos doigts car il est bien expliqué que la sortie sera annulée si le ciel est couvert. Notre amie décide de participer elle aussi. Ce sera inoubliable je crois.

C’est donc avec anticipation que Robert surveille le ciel tout au long de la journée. Nos tours pour la durée de notre séjour étant bien bouclés, il nous reste à nous reposer en prévision de notre soirée qui, espérons-le, sera à la mesure de nos attentes. Jusqu’ici, le ciel est dégagé.

Nous nous habillons chaudement car les nuits sont très fraîches ici dans le désert. Nous partons en avance pour rencontrer notre amie au point de rencontre des participants, d’où nous serons conduits vers le site situé à l’extérieur de la ville, loin des sources lumineuses qui pourraient entraver l’observation des étoiles.

Nous arrivons à peine sur les lieux qu’un homme nous informe que l’activité est annulée, le ciel est effectivement en train de se couvrir. Nous repartons vers notre hôtel, silencieux et très déçus, avouons-le. Malgré notre désappointement, nous prenons cela avec philosophie, la nature est plus grande que nous. Ces déceptions font partie du voyage, il faut s’y adapter. Mais pour l’instant, nous sommes désolés.

Le lendemain, notre activité dans la Vallée de la lune doit se dérouler en après-midi pour se terminer par un apéro devant le coucher du soleil. Dès les premières minutes, nous avons la confirmation que nous avons bien fait de privilégier cette agence. Elle est très bien organisée. Un groupe WhatsApp est créé pour chacune des excursions. Quelques minutes avant le départ, nous recevons des mises à jour qui permettent de suivre en temps réel l’évolution du ramassage des participants. Nous sommes avertis lorsque nous sommes les prochains à être cueillis par le chauffeur et nous n’avons pas à attendre inutilement sur le pas de la porte de l’hôtel, sous le soleil brûlant d’après-midi.

La précision dans l’utilisation de la technologie tranche avec les autres excursions que nous avons faites depuis le début du voyage ou même, ailleurs dans le monde. Notre guide est très présent et passe facilement de l’espagnol à l’anglais et s’amuse même à nous parler un peu en français quand il découvre nos origines. L’ambiance est à la bonne humeur et à la découverte. Je suis ravie.

La vallée de la Lune porte bien son nom. Ses paysages millénaires, sont arides, figés dans le temps, héritages brûlants d’une mer intérieure disparue depuis longtemps, mais qui a laissé d’impressionnantes traces de sel sur son passage. En effet, certaines parties de la région sont couvertes de cette poudre argentée, rendant la surface du sol lègèrement brillante. Un peu plus loin, des formations rocheuses, sculptées par le vent, au fil du temps, rivalisent entres elles par leurs formes inattendues. Nous atteignons ensuite d’immenses dunes de sable qu’il faut gravir pour mieux admirer les formations rocheuses qui s’étendent à perte de vue dans le désert.

Puis c’est déjà l’heure de l’apéro devant le soleil couchant, au sommet d’une colline avec une vue sur le désert. Un pur bonheur.

Encore une fois, je n’ai pas les yeux assez grands pour observer toute cette nature. Le désert me fascine, je dois bien l’avouer.

Le lendemain, nous partons tous les trois pour la journée afin de visiter une région qui s’appelle Piedras Rojas avec ses salines spectaculaires. Partis avant le lever du soleil, nous devrions y être juste à temps pour observer des lagunes salées à l’arrivée du jour. En route, nous observerons différents animaux qui préfèrent vivre en altitude. Les vigognes en sont un bon exemple, les flamands roses aussi. Grâce à l’œil expérimenté de notre guide, nous avons la chance d’observer un renard, bien camouflé dans les herbes disparates, attendant une proie pour assurer sa survie.

Aujourd’hui, nous atteindrons une altitude de plus de 4,000 mètres et notre guide nous surveille de près. Il semble que le trajet en bus soit construit de façon à monter graduellement. Jusqu’ici nous sommes chanceux, notre corps s’acclimate bien.

Alors que les paysages se succèdent, des arrêts nous permettent d’admirer des lacs salés avec leurs flamands roses qui, il faut le noter, sont ici plus blancs que roses ou de faire des marches dans cette nature si inhospitalière, mais si magnifique.. Encore une fois, je n’ai pas les yeux assez grands et je profite de mon mieux du moment présent pour en conserver la trace le plus longtemps possible. Ces moments seront ancrés dans ma mémoire, j’adore cette paix qui se dégage de ces paysages où tout est plus grand que nous.

Je cherche une carte de la région depuis notre arrivée à San Pedro. J’aime bien les cartes, elles me permettent de me situer, mais aussi de mieux me souvenir de nos trajets. C’est plus facile quand je vous écris un article sur ce blogue, les noms des endroits visités aident à ma mémoire. À la fin de la dernière activité de la journée, notre guide a étalé une carte sur l’une des tables sous un abri à l’entrée de la saline. Elle nous a indiqué les lieux que nous avons visités, et je réalise que nous avons couvert un grand territoire. À la fin de la présentation, alors que les questions sont terminées et qu’elle a rangé sa carte, je lui demande où je peux en acheter une. Avec un grand sourire, elle me tend la carte: elle est à vous, j’en ai plusieurs et je vous donne celle-ci.

Pas besoin de vous décrire l’expression de mon visage, vous pouvez le deviner. Je garderai cette carte précieusement, témoin d’un geste d’une grande gentillesse. Je suis touchée.

Notre dernière excursion nous mène vers les geysers et commence à 4h30 du matin. Pourquoi partir si tôt? Parce que nous devons nous rendre dans une région du désert plus éloignée que celles que nous avons visitées jusqu’ici, mais aussi parce que ces geysers sont plus spectaculaires lorsqu’il y a une grande différence entre la température ambiante et celle des geysers.

Comme la veille, notre guide nous fait les recommandations d’usage avant de sortir de l’autobus: marcher lentement et boire de l’eau souvent. Pendant que nous dormions dans le bus, nous avons atteint une altitude de 4,300m au dessus du niveau de la mer. C’est donc avec une gourde dans une main et notre téléphone de l’autre, que nous descendons dans la nuit froide. Même si nous sommes bien habillés avec nos combinaisons et nos deux couches de chandails sous nos coupe vent, il fait un froid saisissant.

C’est un peu le choc des perceptions. Les geysers sont le résultat du réchauffement de l’eau souterraine par les volcans. C’est de la vapeur qui s’échappe alors que le froid qui nous entoure nous fait ressentir exactement le contraire. La guide renouvelle sa mise en garde, il ne faut pas tenter de toucher aux geysers. Le froid nous fait oublier leur danger, ils sont brûlants.

Mon amoureux, plus frileux, trouve le froid difficile à vivre. Moi, j’oublie qu’il fait froid aussitôt que j’aperçois le premier geyser, entouré de vapeur, à peine perceptible dans le noir qui perdure. C’est mon premier contact avec ce phénomène de la nature, je suis épatée, émue.

Un lever du jour, entouré de ces vapeurs brûlantes avec un arrière-plan de volcans enneigés, n’a pas sa pareille. On dirait même que nous ne sommes pas les seuls à être impressionnés. Tout le monde parle à voix basse, comme si nous étions conscients que ce qui nous entoure est plus grand que nous et que sous nos pieds il y a tout un réseau de forces qui réchauffent cette eau qui ne cherche qu’à s’exprimer sous forme de geysers, depuis la nuit des temps. Comme nous sommes en altitude, nous nous déplaçons tous plus lentement et je crois que cela ajoute un aspect solennel à la visite.

C’est à regret que je suis notre guide vers l’autobus, elle vient de me rappeler gentiment à l’ordre. Nous devons nous rendre dans une autre section du site, les geysers y sont encore plus spectaculaires. Mais moi, je ne suis pas pressée, je n’ai pas le goût de partir, c’est trop beau, mais par respect pour les autres passagers, je m’exécute sans mot dire.

La guide avait raison, les geysers suivants sont encore plus impressionnants. Plus nombreux, ils lancent leur vapeur encore plus haut. J’adore. Mon bel amour grelotte malgré ses vêtements chauds et m’avouera plus tard que cela n’était pas sa sortie préférée. Il n’a rien dit pour ne pas gâcher mon plaisir.

À mon grand regret, nous reprenons la route. C’est l’heure du petit-déjeuner et nous devrons nous installer un peu en dehors du site car il est interdit d’y consommer de la nourriture. Notre premier repas du jour se tiendra donc dans une nature impressionnante avec une vue à couper le souffle sur l’altiplano. Nous sommes toujours en altitude et la nature est magnifique.

Nous visitons ensuite une autre lagune salée fréquentée par des flamands roses. Cette fois-ci, nous pouvons photographier la 3e espèce de flamands qui vit dans la région. Nous avons observé les deux autres espèces dans la région des Piedras Rojas, la veille.

Notre dernier arrêt s’effectue dans un minuscule village, presque fantôme. Je comprends que dans les temps anciens, cet endroit servait de refuge à ceux qui traversaient les montagnes. Àujourd’hui, ce mini village est tenu par des villageois qui se relaient pour accueillir les visiteurs, mais qui n’habitent plus ici.

Les explications de la guide sont claires, et comme d’habitude, nous l’écoutons avec intérêt, avant de descendre de l’autobus. À un certain moment, je réalise que son débit ralentit et que son regard se dirige souvent vers une jeune fille assise pas très loin de nous. Aussitôt ses explications terminées, la guide se précipite vers elle. Elle a compris que la jeune fille a le mal de l’altitude et que ses symptômes sont alarmants. Notre guide lui fait boire de l’eau, elle l’aide à se coucher sur la banquette et à relever ses jambes.

Puis le calme revient, la jeune fille reprend des couleurs. La guide l’encourage a ne pas sortir du bus afin d’économiser ses forces et prendre le temps de récupérer.

Je suis impressionnée par la réaction de la guide. Calme, mais claire, sa voix est affirmative, ferme et rassurante. Nous avons échangé quelques mots lorsque je suis sortie du bus pour marcher un peu. Elle m’a expliqué que si les symptômes n’avaient pas diminué, elle se serait adressée à un collègue qui partait avant nous afin de ramener la jeune fille vers une autre destination moins élevée. Dans ces cas-là, il faut redescendre d’au moins 500 mètres, sans trop attendre.

Au fil des jours, alors que je me promène dans San Pedro d’Atacama, ce village de touristes et de services d’aventure, je me laisse porter par son ambiance bon enfant. Je parcours les alentours, évitant autant que possible la rue principale avec son activité sans fin. Les gens y défilent sans cesse, parfois drôlement accoutrés, certains affichant une allure qui leur est propre avec leurs vêtements larges, délavés et parfois troués. Ils me semblent être des voyageurs au long cours, peut-être partis pour se retrouver ou pour expérimenter une autre façon de vivre, je ne sais trop. Alors que certaines personnes exhibent leurs tatouages et leurs piercings, d’autres présentent une allure plus réservée. Il y a de la place pour tous. Les plus intrigants, selon moi, demeurent ceux vêtus comme des explorateurs, avec leur air sérieux, comme s’ils étaient accoutrés pour la grande aventure. C’est peut-être le cas, qui sait? En soirée, malgré le froid, les talons fins et les vêtements chics rivalisent avec nos chaussures de marche et nos vêtements chauds. Quant à moi, avec mes vêtements neutres qui passent partout et mes cheveux trop longs, j’affiche un large sourire qui me suit du matin au soir. Je suis au paradis.

Finalement je suis très heureuse à San Pedro et c’est avec un peu de tristesse que je repars, me promettant de revenir, si la vie me le permet.

Affectueusement

Jocelyne

Xxx

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Avant de vous quitter

Lors de la préparation d’un voyage, nous prenons rendez-vous dans une clinique spécialisée pour les voyages. Avant la rencontre, je vérifie les vaccins nécessaires pour chaque destination, les médicaments recommandés et cette fois-ci, les précautions à prendre pour les séjours en altitude. Nous bâtissons souvent nos trajets au fur et à mesure que nous avançons dans le voyage et à cette étape-ci de nos préparatifs, nous voulions garder en tête la possibilité de nous rendre à Cuzco au Pérou ou à La Paz en Bolivie, si la température le permet.

Les avis sur les actions à poser pour contrer le mal de l’altitude peuvent varier grandement d’un professionnel à l’autre. Pour me faire une tête, j’ai choisi de contacter des amis qui en ont fait l’expérience. Ce qui ressort le plus en cas de réaction à l’altitude, c’est la possibilité de passer quelques jours au lit. Certains amis ont pris de la médication, d’autres non. Les symptômes sont disparus d’eux-mêmes. Aucun d’entre-eux a dû redescendre à une altitude moins élevée, leurs symptômes n’étant pas alarmants.

Nous avons décidé d’apporter la médication, mais de la prendre uniquement au besoin. Un pharmacien nous avait suggéré de la prendre en prévention, mais après réflexion, nous n’avons pas opté pour cette option. Nous avons décidé de prendre le plus de précautions possibles avant notre arrivée en altitude: monter graduellement, par paliers si possible. Éviter l’alcool et les excitants, boire beaucoup d’eau et se déplacer lentement pour laisser le corps s’adapter.

C’était notre choix, mais je tiens à vous suggérer de bien vous renseigner, de tenir compte de votre état de santé et de prendre les décisions qui vous conviennent. Il n’y a pas qu’une seule façon d’agir et vous devez trouver celle qui vous convient.

Dans tous les cas, peu importe votre destination, je ne saurais trop vous encourager à bien vous renseigner sur les risques pour votre santé avant de partir, de consulter un professionnel dans une clinique voyage de votre choix et de vous munir de bonnes assurances.

Ce sont des atouts pour un voyage réussi, en toute sécurité.

Jo

Xx

4 réponses à “Le Chili? Pourquoi pas?

  1. Bon matin belle amie Je t ‘ai lu avec grand plaisir ce matin..j’aime ça recevoir directement l’info de ton blogue sur mon courriel. Tu écris bien et tu nous transmets ton état d ‘âme. Je t aime

    Johanne, ton amie

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  2. Tes descriptions sont vraiment très réalistes et représente bien ce j’ai vécue avec vous, tes photos sont également très belles.

    Tu as une très belle écriture, Jocelne

    Aimé par 1 personne

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