À notre réveil, nous apprenons les actes de violence à Paris. L’impensable est arrivé. C’est avec une grande tristesse que nous débutons notre journée avec une pensée pour ceux qui ne sont plus, pour les blessés et enfin, pour tous ceux qui ont perdu un être cher ou qui ont maintenant peur. Nous rassurons nos familles et nos amis, les réponses de soulagement fusent. Rapidement. Nous sommes passés par Paris pour venir à Hanoi. La veille.
Après un petit déjeuner à la Vietnamienne composé de nouilles, de riz et de tofu, nous décidons d’aller à une agence de voyage qui nous a été référée par une française rencontrée dans l’avion. Son fils en est le co-propriétaire et nous pensons pouvoir faire confiance à cette compagnie qui a pignon sur rue depuis un moment. De plus, nous avons lu des commentaires positifs sur Khoaviet Travel dans les guides de voyage. Comme dans beaucoup de villes au monde, Hanoi compte son lot d’agences sur lesquelles il vaut mieux ne pas se fier. Et nous avons quand même vérifié les prix des forfaits auprès de l’hôtel pour avoir un point de comparaison.
Grâce à Google Maps, une application que Robert affectionne particulièrement, nous suivons notre trajet à travers les rues du vieux quartier de Hanoi, les 36 Corporations. Notre téléphone à la main nous avançons selon les indications, le GPS de notre appareil nous indiquant notre position. Dans le cas d’erreur, il est facile de se réajuster.
Les rues sont bondées. Depuis notre arrivée, nous avons appris à traverser les rues comme il se doit à Hanoi. J’imagine que notre expérience en Inde nous a aidés. Le plus simple est d’observer les gens du pays et de les imiter. Il suffit d’avancer d’un pas régulier, sans arrêter, sans aller trop vite non plus pour donner aux motocyclistes le temps de s’ajuster à la vitesse de nos pas et de nous contourner. C’est très facile! Arrêter ou hésiter est plus dangereux car les conducteurs semblent habitués à prévoir notre parcours. C’est la même chose en marchant le long de la rue. Mieux vaut marcher le plus droit possible car un pas de côté sans regarder auparavant pourrait nous mettre en danger. Les véhicules de toutes sortes passent tellement près!

M. Thao Nguyen
Bien reçus à l’agence Khoaviet Travel et satisfaits des propositions, nous avons acheté deux forfaits qui nous font rêver. Lesquels? Je vous garde la surprise…mais vous viendrez avec nous, c’est promis!
Nous errons dans les rues du vieux quartier pour le reste de l’après-midi pour perdre le pouls de la cité et prenons plusieurs photos. « May I speak with you? » Deux jeunes étudiantes s’adressent à moi et nous entamons une discussion sur le coin d’une rue. Tout simplement. Curieuses, elles en profitent pour pratiquer leur anglais et nous sommes heureux d’apprendre un peu plus sur cette belle jeunesse.Vers 16:00 nous réalisons qu’il est temps de nous rendre au Water Puppet show à 17:00! Nos billets sont déjà acheté depuis hier et nous prenons la route du théâtre. Comme il est facile d’oublier l’heure! Les journées passent si vite et nous nous sentons à l’aise dans Hanoi.
Un petit souper sur la rue après le spectacle? Pourquoi pas. Nous choisissons un minuscule resto où sont attablés des vietnamiens. Jusque sur le trottoir. Comme l’endroit est très achalandé, nous prenons cela comme un indice…d’une qualité probable. Qu’est-ce que nous mangeons? Pas facile à décrire ce qu’est le Nhân Thit Gà: du poulet dans une pâte de riz que la cuisinière façonne de gestes précis, sa minuscule cuisine installée presque sur le trottoir.. En regardant autour de nous, nous observons des habitués saisir les petits rouleaux de viande et de riz avec leurs baguettes, les tremper dans un bouillon avant de les déguster avec un plaisir évident. C’est bon, quoique un peu surprenant.
Nous ne réussissons pas à identifier tous les ingrédients mais nous apprécions. Je prends une photo du nom du plat inscrit sur le mur pour mieux m’en souvenir. Au moment de payer la facture, la situation se corse un peu. Le montant de la facture nous est donné verbalement par la cuisinière et semble correspondre au prix affiché. Robert remet les dôngs demandés mais cela ne fait pas l’affaire de la dame qui tente quelques mots d’anglais et fait des signes à l’appui. Robert ne comprend pas la raison de ses protestations. Moi non plus. Elle empoche finalement l’argent offert par mon amoureux mais nous sentons que quelque chose cloche. Elle nous fait signe de partir même si Robert offre un peu plus de dôngs. Elle les a refuse! Trop impatientée je crois. Tout un personnage…
La cuisinière a continué à marmonner et des gens du resto se sont mis à rire. Bon…nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire. Cela fait partie du voyage d’aventures, les communications ne sont pas toujours efficaces. Je crois qu’elle demandait un pourboire alors que Robert a cru qu’il ne donnait pas le bon montant. Nous aurions certainement donné un peu plus comme d’habitude si elle n’avait pas bougonné tout de suite amenant ainsi pas mal de confusion de notre côté!
Une autre petite marche dans le quartier? Pourquoi pas. C’est le marché de nuit. La fin de semaine, la rue Zhang Dao est fermée à la circulation jusqu’au marché Dong Xuan pendant la soirée. Que c’est paisible après la cohue des autres rues! Comme les marchands s’affairent encore à monter leur étals, une pause café s’impose. Le café est délicieux au Vietnam, à notre grande surprise. Je m’attendais à boire uniquement du thé car il est rare que le café nous plaise à l’étranger. Attablés au bord d’une fenêtre, avec vue sur une rue extrêmement passante nous avons dégusté ce délicieux breuvage tout en observant la vie nocturne de Hanoi qui s’installait tranquillement.
À notre sortie du café la circulation est plus dense. Il y a du monde partout! Plus d’autos et plus de motos. Le tour du lac Hoàn Kiém s’est illuminé pour accueillir les promeneurs et les familles venus profiter de cette nature fleurie au milieu de la ville. Un merveilleux samedi soir sous une température douce. De retour au marché de nuit nous prenons un bain de foule comme nous les aimons pour nous diriger ensuite une petite rue bordée de petits restaurants où les gens mangent sur le bord de la rue. Nous nous laissons tenter par une soupe au restaurant Mai Ly au 63 Hàng Buôm. Quel contraste avec le restaurant précédent! Tout de suite un petit réchaud est placé sur le coin de la table avec des légumes, du poulet et du tofu. Une petite marmite avec du bouillon est déposée sur le réchaud qui est allumé par la serveuse. Nous avons droit à des explications sur la façon de préparer notre soupe. La serveuse se promène d’une table à l’autre pour aider les clients, le sourire aux lèvre. Nous profitons de chaque minute dans ce resto et la soupe est délicieuse! Nous reviendrons demain soir pour essayer leurs grillades qui se préparent sur le même principe. À la demande de la propriétaire, j’écris un petit mot qu’elle mettra sur son mur avec bien d’autres qui complimentent sa cuisine.
Nous retournons tranquillement à l’hôtel alors que les rues se vident, tout doucement dans la chaleur de la nuit.