Kampot

Après presque trois semaines au Cambodge, nous avons compris que les beautés de ce pays ne sont pas nécessairement où l’on s’attend. Il nous reste plus d’une semaine avant de reprendre l’avion et l’exploration des régions du sud reste à faire. Même si les guides de voyages ne donnent pas des commentaires élogieux sur cette région, nous réservons un hôtel pour quelques jours à Kampot, quitte à allonger notre séjour si la ville est bien. Sinon, un retour anticipé à Phnom Penh demeure une option.

Lors de la recherche d’un hôtel, le Blue Bouddha attire notre attention. Un peu excentré par rapport au centre de la ville, mais puisque Kampot n’est pas très grande, cela ne devrait pas poser de problème. Les commentaires sont positifs et nous réservons quelques nuitées.

L’hôtel est effectivement très, très propre. Accueillant malgré sa grande simplicité. Et surprise, notre hôte parle avec l’accent québécois. Normal, car il vient de la Rive Sud de Montréal!

Comme d’habitude, notre premier réflexe est de louer les services d’un chauffeur de tuk tuk qui nous fera découvrir les environs de Kampot.  À notre rythme. C’est à dire…lentement.

Le chaud soleil, la montagne et une grotte ancienne, la préparation des marais salants pour la saison qui commence sous peu, la plantation de poivre Starling Farm, le lac secret et une longue ballade dans la merveilleuse campagne autour de Kampot. Quelle belle journée!

Nous profitons de la visite de la plantation de poivre pour acheter ce fameux poivre qui fait la réputation de la région. Le poivre frais parfume un plat comme rien d’autre et notre réserve en provenance de la Malaisie est épuisée. Celui de Kampot est certifié biologique et nous avons l’assurance qu’il provient bien de la région. C’est l’occasion idéale. Au marché il y a bien du poivre vendu sous l’appellation « poivre de Kampot » alors qu’il provient principalement du Vietnam. Il est certainement excellent lui aussi mais pas de même qualité alors qu’il est vendu au même prix!

C’est vrai qu’il y a peu à faire à Kampot sauf prendre le temps de vivre. Tout est plus calme ici, la circulation vraiment moins dense et les rues plus larges. Les déplacements à pied s’effectuent plus facilement et les longues marches deviennent possibles. Les couchers de soleil sont mémorables, contemplés confortablement assis sur un banc au bord de la rivière. Un beau petit village pour se reposer.

Notre hôtel n’offre pas encore les services de restauration, ses opérations n’ayant débuté que depuis six mois. Il faut donc se déplacer pour les repas. C’est parfois difficile de trouver un resto qui nous convienne même si les choix ne manquent pas. Les heures d’ouverture et les journées de congé varient d’un restaurant à l’autre alors il faut bien s’organiser! Certains endroits sont toujours bondés. Pour les autres…nous n’osons pas. Ils ne paient pas de mine. La cuisine de rue? Hors de question. Pour confirmer nos appréhensions, lors de notre départ de l’hôtel, un des employés revient d’une hospitalisation de deux jours pour un empoisonnement alimentaire, la prudence reste de mise.

L’hôtel offre des services de buanderie par le biais d’un commerçant de la ville. Un matin, un homme rapporte nos vêtements propres juste au moment où nous passons devant la réception de l’hôtel.  Il nous demande de valider ceux qu’il ramène. Deux morceaux semblent ne pas nous appartenir. Nous confirmons. Deux vêtements manquent donc à l’appel. Parti au pas de course, l’homme revient avec un sac de vêtements en vrac puis nous demande de lui indiquer quels sont les nôtres. Imaginez la scène: Robert et moi, cherchant nos possessions parmi t-shirts, shorts, bas et linge de corps, le tout pêle-mêle. Mal à l’aise, n’osant trop fouiller dans un sac de vêtements qui ne nous appartiennent pas. L’homme prend le sac et amorce le geste de le vider par terre. Robert l’arrête juste à temps. « No! Not on the floor! » Notre hôtelière s’insurge et explique à l’homme de ne pas mettre des vêtements propres par terre au beau milieu de la réception! Outrée, elle déclare que c’est un mauvais service et oblige le commerçant remettre l’argent que nous lui avons versé. Je ne suis pas d’accord car les vêtements sont effectivement propres et ils sentent bon. Je lui en aurais payé la moitié au moins mais je n’ose plus contredire l’hôtelière. C’est elle qui devra continuer à faire des affaires avec ce fournisseur, pas moi. Je ne veux pas qu’elle fasse mauvaise figure et de plus, je vois bien que son idée est faite. Nous finissons par trouver les morceaux manquants et l’homme nous quitte. L’hôtelière est furieuse et nous sommes morts de rire! C’est la première fois qu’une telle chose nous arrive. Mais elle a raison, ce n’est pas acceptable.

Avant de repartir vers Phnom Penh, nous effectuons une petite virée à Kep, une ville située au bord de la mer à 40 minutes de Kampot. Un chauffeur de tuk tuk sera notre guide, il est originaire de la ville, quelle chance! Premier arrêt, le Parc national de Kep aménagé dans la montagne. Nous y restons presque deux heures trente à marcher le long des sentiers avant de rebrousser chemin même si nous aurions bien continué notre exploration. Mais il faut repartir si nous voulons visiter le reste de la ville.


Lorsque la faim se fait sentir, notre chauffeur propose un petit resto sur le bord de la mer. Le choix du repas n’est pas bien difficile à faire…Kep est réputée pour son crabe au poivre vert. En attendant l’arrivée du repas, nous observons la vie autour de nous. Des femmes s’affairent auprès de cages immergées non loin de la rive, j’imagine qu’elles contiennent des crabes. Des enfants s’amusent à faire voler leur cerf-volant… Il fait soleil et une brise vient de la mer. Notre crabe est servi. Quel délice…

Après le repas, nous marchons le long de la plage et le temps dégagé permet de voir l’île au Lapin, située juste en face de la ville.

En fin d’après-midi, nous grimpons jusqu’à un temple un peu isolé, accroché au flanc de la montagne. Le temple est paisible, la vue est superbe et le coucher de soleil à couper le souffle. Il semblerait qu’il est possible d’apercevoir au loin l’Île de Phú Quoc au Vietnam. Nous y avons passé quelques jours avant de traverser au Cambodge. Plusieurs îles se découpent à l’horizon et il est bien difficile d’identifier celle qui nous intéresse. Cela n’a pas vraiment d’importance, nous profitons simplement de cette belle nature.  La vue et le coucher de soleil sont splendides et valent bien la montée.

Pour terminer, nous traversons un village de pêcheurs et nous rentrons alors que le jour s’est couché. Une autre belle journée…

C’est avec un peu de regret que nous quittons Kampot, une ville parfaite pour se reposer. Mais Phnom Penh nous attend, nous prévoyons terminer notre séjour au Cambodge par quelques nuitées à l’Hotel Anise. Un véritable havre de paix.

4 réponses à “Kampot

  1. C’était un autre bel endroit.

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  2. Janine , Robert

    Sympat le chauffeur de Tuk tuk.magnifique temple à kep. Trés belles photos de la terrasse des a kep.trés chic Madame tireuse de crabes , quel travail.en pays connu au bleu bouddha une belle surprise .
    JaRo

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  3. Les femmes de la campagne portent presque toutes un chapeau à large rebord. C’est plus prudent en raison du soleil qui tape fort mais c’est aussi très joli!
    Notre chauffeur de tuk tuk était particulièrement sympathique et nous avons bien ri. Nous sommes chanceux de faire d’aussi belles rencontres.
    À la prochaine!

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