Retour à Mexico

Cet article a été publié en 2022, mais suite à un transfert de données, il n’est plus en ligne. Puisqu’il contient des informations utiles pour le prochain article, je le publie de nouveau. Bonne lecture!

Comme bien d’autres voyageurs, nous avons interrompu nos escapades autour du monde en souhaitant que cet arrêt ne soit que temporaire et que la vie nous permette d’explorer de nouveau cette planète que nous aimons tant.

C’était en 2020…Pandémie oblige…nous sommes restés à la maison.

Bien sûr, à chaque fois qu’une petite accalmie s’est présentée, nous avons planifié de petites escapades dans notre coin de pays, le Québec.

Au delà de nos projets interrompus, j’avais une pensée pour toutes ces personnes que nous avons rencontrées autour du globe. Au fil des jours, je me suis inquiétée non seulement pour les miens, mais aussi pour tous ceux qui habitent cette planète durement éprouvée.

Le monde que nous connaissions venait de changer…mais je gardais confiance en la nature humaine. Avec raison, je crois. Partout la vie est restée la plus forte, malgré les embuches.

C’est donc avec plaisir que nous avons profité du printemps 2022 pour nous envoler vers le Mexique et reprendre nos habitudes de vagabondage. Nous avons prévu passer notre mois de congé à Mexico et à San Miguel de Allende. Nous y avons de très bons amis et nous souhaitons les revoir autrement qu’en virtuel.

C’est douze heures plus tard que prévu que nous atterrissons à Mexico, épuisés, mais heureux de nous endormir dans la nuit mexicaine…presque à la lueur du jour naissant. Nous y passerons quelques jours avant de nous rendre à San Miguel de Allende.

L’Alameda et le Bellas Artes

Les derniers mois ont été éprouvants pour nous. Nous avons connu le pire et le meilleur: la perte de ma fille, un drame qui nous a laissé inconsolables, avec un immense trou dans le coeur, suivi de notre mariage, entourés de gens qui nous sont chers, en toute intimité. Une année remplie d’amour, de contrastes, de peines et de joies. Même si nous avons été bien entourés, les derniers mois ont été exigeants et nous sommes heureux de nous reposer.

Dès le lendemain de notre arrivée, nous nous dirigeons vers le Bertico Café pour le petit-déjeuner. Nous constatons avec plaisir que notre restaurant chouchou du Centro Histórico, est toujours là et surtout, qu’il est toujours aussi achalandé! Même après une absence de deux ans, nous reconnaissons certaines serveuses. Une brève rencontre avec le propriétaire nous rassure. Tout va bien pour lui et les siens.

Après le repas, une longue marche dans le Centro Histórico s’impose, sans oublier une visite au zócalo, l’immense parc central, juste devant la Cathédrale Métropolitaine. C’est un endroit très animé qui change régulièrement de visage et cette fois-ci encore, des travaux de construction sont en cours. Une structure s’élève, incomplète et ne nous donne aucun indice sur ce que donnera le produit fini, ni quand il sera terminé. Peut-être aurons-nous la réponse lors de notre retour de San Miguel de Allende.

Nous poussons plus loin notre exploration vers le Templo Mayor, un site archéologique d’origine Aztèque au coeur du Centro Histórico. Situé à deux pas de l’imposante Cathédrale Métropolitaine, c’est l’un de ceux qui m’impressionne le plus. L’héritage espagnol et l’héritage Aztèque, côte à côte.

Lors de la conquête, les espagnols ont détruit le site du Templo Mayor où, selon les dires, auraient eu lieu des sacrifices humains. Ils y ont érigé leurs maisons pensant avoir effacé toute trace des constructions précédentes ainsi que les coutumes aztèques qu’ils ne partageaient pas. Comme c’était souvent l’usage à cette époque, des pierres auraient été récupérées pour la construction de la cathédrale et des maisons avoisinantes. Plusieurs centaines d’années plus tard, les archéologues ont retrouvés des indices de la localisation de la cité perdue dont certains temples comportaient sept phases de construction, chacune enveloppant la précédente. Les fondations des aménagements antérieurs reposaient donc en secret sous le sol et les habitations actuelles.

J’aime cette histoire.

Tout près de l’entrée du site, une grande maquette illustre les constructions de la ville à l’arrivée des espagnols. Elle était entièrement construite sur des marais.

Aujourd’hui, le site est désert, des rénovations sont en cours et une partie des artéfacts est protégée des éléments. À chaque visite, nous observons que les fouilles se sont étendues et que plusieurs maisons ancestrales sont démolies pour laisser place aux nouvelles excavations. Par contre, je crois que le musée connexe est toujours accessible. C’est le préféré de mon amoureux, il le visite presque à chacun de nos séjours. Si vous passez par ici, n’hésitez pas à l’explorer, ses œuvres sont époustouflantes!

En fin d’après-midi, nous retrouvons mon adorable amie Hilda et son mari JJ au restaurant Sanborns de la Casa de los Azulejos au Centro Histórico. Le coeur battant d’émotion, je demeure immobile devant mes amis, heureuse de les retrouver en santé. Mon amoureux et moi hésitons entre l’envie de leur faire une accolade, comme d’habitude ou bien de leur faire des signes de bienvenue derrière nos masques. Sans nous consulter, nous choisissons instinctivement de garder nos distances, mais croyez-moi, nos retrouvailles nous ont fait autant de bien!!!! Le sourire des yeux ne ment pas.

Il y a des gens avec qui on se sent bien et ces amis en font partie. Notre rencontre date d’environ 15 ans, lors de notre première visite à Querétaro, une ville située au nord de Mexico. Nous prenions notre petit déjeuner au restaurant de l’hôtel lorsqu’un homme s’est écrié… « Cela fait longtemps que j’ai entendu parler français! » C’était JJ. Il est d’origine française mais vit au Mexique depuis qu’il a uni sa vie à celle de la merveilleuse Hilda. Mon amoureux s’est levé pour leur parler alors que je me suis contentée de sourire et de les écouter. Hilda s’est avancée vers ma table. Cette jolie femme aux cheveux noirs et aux yeux couleur de mer s’est penchée vers moi en me tendant la main. Jamais je n’oublierai ce moment. L’espace d’un instant, le temps s’est arrêté, les bruits ambiants se sont tus et le temps d’une poignée de mains, nous sommes devenues amies pour la vie. Le temps a raffermi nos liens, encore et encore.

Alors, voyez-vous, ce trop court moment passé avec nos amis nous a été des plus précieux!

Je crois que je ne vous ai jamais parlé des Sanborns. Ils sont habituellement situés dans des édifices ancestraux. Leur offre de service comprend une boutique de produits variés en passant par des livres, des vêtements, des bibelots jusqu’aux chocolats auxquels mon amoureux peut à peine résister. La boutique donne accès à un restaurant qui propose un menu assez respectable. Les serveuses portent un vêtement traditionnel et le service est excellent. Nous prenons plaisir à visiter les Sanborns. Il y en a plusieurs à Mexico et dans plusieurs autres villes de la région. Celui de la Casa de los Azulejos est très spectaculaire et l’un des plus beaux.

Le masque n’est plus obligatoire sur la rue depuis la semaine dernière, mais la majorité des gens le portent. Nous avons décidé de faire de même. Il y a foule à Mexico et nous jugeons cela plus sage. Le port du masque demeure obligatoire à l’intérieur ainsi que la désinfection des mains, la prise de température et la stérilisation de nos semelles de souliers avant d’entrer dans certains lieux. Je suis impressionnée par la discipline personnelle que nous observons autour de nous.

Pourquoi je vous raconte tout cela? N’avons-nous pas assez entendu parler de ce méchant virus? Oui, certainement. Mais il nous accompagne dans ce voyage-ci, même si nous ne le voulons pas. Ce qui m’émerveille, c’est la résilience de l’être humain, la vie qui reprend. Le naturel des gestes, la distanciation, le lavage des mains, les restos à l’extérieur…c’est rassurant, mais ça permet surtout de profiter de la vie. Pour cela, je suis très reconnaissante d’être ici. Ces petits ajustements ne sont qu’un détail si on y pense bien.

Les jours suivants, nous continuons notre exploration des rues du Centro Histórico afin de profiter de l’ambiance de la foule et pour revoir certains musées que nous aimons bien.

Sur Madero, le Palais Iturbide expose les œuvres de Yvonne Domenge Gaudry, une sculpteure née à Mexico, mais qui a étudié les arts à Washington et à Montréal. Décédée en 2019, elle présente un style moderne et ses créations sont connues mondialement. Nous y avons passé un bon moment. Les expositions dans ce lieu unique sont temporaires et gratuites, sont toujours bien documentées. C’est souvent notre premier arrêt à Mexico.

Le lendemain, nous visitons une autre jolie exposition, en plein air celle-ci. Elle se tient elle aussi sur Madero, mais un peu plus bas, en face de la Casa de los Azulejos, juste entre la tour Latinoamericana et la magnifique église San Francisco. Cette fois-ci, il s’agit des œuvres de Rodin et de Dali. C’est très impressionnant de voir les productions de ces deux artistes se voisiner sur ce site unique. Encore une fois, l’exposition s’adresse à l’ensemble de la population et elle est gratuite.

Les jours s’écoulent, tranquilles alors que nous reprenons notre souffle après les derniers mois effrénés de nos vie personnelles. Ça fait du bien.

Le dernier après-midi, nous planifions une balade dans le parc Alameda avec un arrêt à l’imposant Bellas Artes, juste à côté. Je désire acheter des billets pour le spectacle de danse folklorique mexicaine d’Amalia Hernández qui se tiendra à notre retour de San Miguel de Allende. Je rêve depuis longtemps d’aller voir une prestation dans ces murs mythiques et je suis ravie de notre décision.

Nous partons demain pour San Miguel de Allende, mais nous reviendrons à Mexico pour les derniers jours de notre congé.

4 réponses à “Retour à Mexico

  1. Avatar de Francine Perrier Francine Perrier

    Bonjour Jocelyne et bonjour à mon cher cousin ,contente que vous soyez de retour xxx

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  2. Bonjour à vous 2, Quel plaisir de vous lire à nouveau. De tout cœur avec vous pour ces moments difficiles que vous avez traversé et je ressens une profonde admiration pour votre volonté de combattre et poursuivre le chemin… Nous nous sommes rencontré en Inde je crois et en tant que voyageuse j’apprécie de vous lire. De mon côté malgré les interdits dus au Covid , j’ai continué vaille que vaille de parcourir le monde. C’était plus difficile mais aussi une façon de voir la réalité à travers les pays touchés par la pandémie. J’espère que vous allez continuer, car quand on a pris goût de vivre autrement, on ne peut plus s’en passer…. On peut s’écrire et échanger quand vous voulez. Bises à tous les 2. Chantal Baud France Artiste Peintre

    Envoyé de mon iPhone

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    • Bonjour Chantal, quel plaisir d’avoir de vos nouvelles! C’est à mon tour de votre exprimer mon admiration pour votre volonté de continuer à voyager. Je suis certaine que les expériences que vous avez vécues resteront à jamais marquées dans votre esprit. Cela me fera plaisir d’échanger avec vous. Bises de la part de nous deux. Jocelyne

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