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Mayapan, Mani et Oxkutzcab

D’un pas léger, mon amoureux et moi marchons vers la Chaya Maya, le sourire aux lèvres. Nous aimons bien ce resto sans prétention du centre-ville  de Mérida avec sa décoration simple et sa cuisine typique de la région. Le temps est doux, le soleil se montre le bout du nez. Bien accueillis à notre arrivée, nous nous dirigeons vers la table qui nous est désignée. Il est 7 heures du matin. La journée commence bien.

Ces jours-ci, nous profitons de la liberté offerte par notre petite voiture pour découvrir les environs et ce matin, l’exploration de Mayapan figure tout en haut de notre liste de souhaits. Quoique très importantes, ces ruines sont plus difficiles à joindre par les transports en commun et ne font pas partie des circuits offerts habituellement parmi les visites guidées. Jusqu’ici, nous avons visité plusieurs sites archéologiques, autant au Mexique qu’au Bélize, au Guatemala et au Honduras. Une expérience inoubliable à chaque fois. Vous m’avez souvent entendu dire que mon seul regret est de les avoir déjà explorés, parce que je n’aurai plus jamais le plaisir de les voir avec les yeux de la première fois. Je crois que cela dit tout sur le plaisir que nous anticipons ce matin. C’est notre première visite à Mayapan. Un vrai cadeau.

Au volant de notre petite voiture, nous traversons des paysages légèrement vallonnés, des forêts parfois denses et des terres cultivables. Nous sommes au pays de citronniers et de la culture maraîchère. Un plaisir pour les yeux. Nous arrivons à Mayapan sans complication, le cœur battant. C’est avec une douce anticipation que nous abordons la visite sous un soleil ardent. Le chant des oiseaux nous accueille à l’entrée et un vent très léger s’infiltre entre les édifices, ajoutant au mystère. Il n’y a pas âme qui vive sur le site et nous en profitons pour rêver à notre guise à la vie qui se déroulait dans la ville. Le temps d’un arrêt, la lecture des descriptions devant chaque structure nous plonge dans ces temps anciens. Pendant que je prends des photos, Robert complète les informations en me faisant la lecture directement de notre guide de voyage,  assis sur une pierre ou sur une marche d’escalier. Une douce habitude.

Que nous raconte l’histoire au sujet de cette cité antique? J’ai consulté plusieurs sites et comme d’habitude il y a plusieurs contradictions, je me suis donc fiée aux informations officielles du gouvernement du Mexique.

Mayapan était une cité fortifiée, d’inspiration à la fois Maya et Toltèque. Même si les traces des constructions dans la région datent des années 300 à 600, la cité prit son essor entre les années 1200 et 1450. Elle gagna en importance à partir de cette époque et compta jusqu’à 12,000 habitants. La ville est reconnue comme étant la dernière capitale Maya du Yucatán. L’ensemble des résidences, des édifices officiels et les cénotes étaient abrités à l’intérieur des murs, construits sur des plateformes. Plus de 4000 structures ont été répertoriées.

Mayapan serait née des insatisfactions envers la gestion de Chichen Itzà. Devenue un important site administratif, les familles environnantes élisaient des membres de leurs familles pour participer à l’administration de la région. Parmi les familles très influentes, le nom de la lignée des Cocoom revient souvent. Plusieurs années plus tard, lors d’une rébellion, toute la ville fut détruite et brûlée. Selon certains auteurs, les luttes incessantes entre les différentes puissances du Yucatan auraient facilité la prise de pouvoir des espagnols.

Partout nous retrouvons des indices confirmant l’inspiration de Chichen Itzà. Un bel exemple est le Castillo de Kukulkan. Ça vous rappelle quelque chose? Certes plus petit que celui de Chichen Itzà, il n’en demeure pas moins intéressant, avec le Dieu Chac-Mool représenté à son sommet. Mais, vous vous en doutez bien, l’édifice qui m’impressionne le plus est une construction circulaire qui me rappelle l’observatoire de Chifchen Itzà.

Nous parcourons lentement l’ensemble des structures en essayant de nous imaginer les résidences couvertes de stuc et peintes de couleurs vives, les gens qui vaquent à leurs occupations. Émerveillés par tant d’ingéniosité, nous tentons de nous représenter la vie telle que vécue il a plusieurs centaines d’années, avant l’arrivée des espagnols.

Après notre plongée dans le passé, l’heure est venue de commencer nos visites des villages environnants. Certaines petites villes de la région cachent des bijoux architecturaux tels que des monastères construits à l’époque de l’arrivée des espagnols. Connue sous l’appellation « La route des couvents », cette tournée est un des rêves de mon amoureux depuis des années. Mani étant la ville la plus rapprochée, elle devient notre prochain arrêt. Un retour du passé presque brutal, conjugué au présent, dans un petit village endormi sous le soleil de l’après-midi. À cette heure-ci, tout semble désert. Il n’y a presque personne dans les rues, l’église est fermée et je me retrouve chez les policiers pour demander des informations dans un espagnol que je souhaiterais meilleur.

Après avoir rangé notre petite voiture, nous partons à pied pour explorer les environs et peut-être, trouver un endroit pour prendre une bouchée. Finalement attablés, seuls dans un immense resto, nous avons l’impression d’être à l’extérieur du temps. C’est pourtant l’heure de la comida corrida, le repas principal au Mexique, mais le resto est désert! Plusieurs hypothèses me passent par la tête. Il fait chaud et c’est l’heure de la sieste? Le resto est bien tenu, mais où sont les clients? Tout le monde est au travail?

Nous reprenons notre exploration dans les rues désertes sous un soleil qui encourage à la sieste. Avant de retourner à la voiture, nous marchons vers l’immense église aperçue plus tôt. Elle ouvrira ses portes plus tard, mais nous ne voulons pas attendre plus longtemps, il faudra bien retourner à Mérida avant la nuit.

Les murs ocres du monastère tranchent sur le ciel bleu, baigné de la lumière de l’après-midi. Encore une fois, nous sommes seuls. Robert marche près de moi et j’entends le bruit de ses pas dans l’herbe séchée, couvrant momentanément le chant timide des oiseaux.

C’est en silence que nous prenons la mesure du passé de l’immense édifice. À une époque ancienne, un missionnaire appelé Fray Diego de Landa Calderón aurait institué un tribunal religieux à Mani. Suite à ses inquisitions, des objets sacrés et des idoles Mayas furent découverts et brûlés sur un immense bûcher, détruisant ainsi presque tous les livres Mayas originaux. Une immense perte pour l’humanité.

Malgré la fin de la journée qui approche, nous décidons de faire un arrêt à Oxkutzcab, une ville tout près. Plusieurs surprises nous y attendent. Contrairement à Mani, la ville est très animée. Il y a des gens partout, vaquant à leurs occupations. Nous retrouvons avec plaisir ces bicyclettes aperçues dans la région de Rio Lagartos, mais aussi d’étranges petites voitures taxi comme celles que nous avons empruntées en Asie.

Nous voici dans un autre monde! Plusieurs femmes portent le costume traditionnel, de jolies robes blanches garnies de broderies colorées. Après quelques détours pour prendre le pouls de la vie du village, nous aboutissons à un grand marché, juste devant une imposante église. Un policier, l’air sérieux et le torse bombé, nous indique où nous stationner. Les activités du marché seront bientôt terminées et les vendeurs nettoient leur étal. En explorant les alentours de l’édifice qui abrite le marché, une autre surprise nous émerveille : la corniche de l’un des côtés du bâtiment est en réalité une longue fresque racontant des scènes de la vie de la région.

Nous sommes si conquis par la vie de ce village que nous projetons une autre visite le lendemain matin pour mieux l’apprécier. Heureux de notre journée, nous reprenons la route en suivant bien les instructions de la voix de Navmi. Il nous faut peu de temps pour comprendre que la voix n’a aucune idée qu’elle nous dirige vers des sens uniques et que nous ne pouvons exécuter ce qu’elle nous recommande. Elle nous ramène sans cesse à la même rue sous prétexte que nous l’avons manquée! Et c’est très difficile de nous diriger dans la bonne direction ou même demander notre chemin car nous n’avons pas la moindre idée de la route que nos cherchons. Nous avons emprunté des chemins de campagne pour nous rendre ici et retourner à Mérida en reprenant ces routes prendrait un temps fou. Finalement je vois un écriteau indiquant la direction de la route principale que nous avons suivie ce matin. Cette expérience, qui nous aura coûté un temps précieux, nous apprend que Navmi n’est pas idéale pour cette région-ci et que nous devrons trouver une alternative.

Nous empruntons la route vers Mérida alors que le jour est tombé. Je rêve alors d’un margarita, confortablement assise avec mon amoureux, sous les arcades d’un resto juste en face du zocalo et d’admirer les danses traditionnelles. Vamos!

Chichen Itzà

Chichen Itzà, la quatrième visite pour mon amoureux. La troisième pour moi. Ce n’est pas mon site archéologique préféré mais j’y reviens toujours avec plaisir, autant pour admirer à nouveau ses merveilles, que pour voir les étincelles dans les yeux de mon amoureux. Nous aimons les vieilles pierres et leur histoire. Celles de Chichen Itzà sont classées au patrimoine de l’Unesco et valent amplement un arrêt. En nous promenant, le nez en l’air, nous essayons d’imaginer les constructions comme elles se dressaient à l’époque où la cité étaient habitée, ses murs recouverts d’un stuc lisse, peint de couleurs vives, les habitants vacant à leurs obligations ou pratiquant des rituels pour plaire aux dieux. Des heures de rêveries et d’émerveillement. Aujourd’hui, le soleil est lumineux, la température agréable et vous nous accompagnez.

À notre entrée sur le site, El Castillo nous accueille, toujours aussi imposant sur un fond de ciel bleu. C’est dimanche après-midi, il y a foule. Les vendeurs ambulants sont nombreux, beaucoup plus nombreux qu’à notre dernière visite.

Un peu d’histoire? Peu d’écrits anciens existent au sujet de Chichen Itzà. Comme pour tous les sites, beaucoup d’inconnues et même des contradictions demeurent. Voici ce que j’ai pu récolter. Tout d’abord une ville Maya, fondée vers 415-435 de notre ère, elle devint un important lieu de pèlerinage au cours des siècles. Selon les recherches, elle aurait été abandonnée, puis de nouveau occupée jusqu’à l’arrivée des Toltèques, un peu avant les années 1000. Les nouveaux arrivants donnèrent à la cité un nouvel essor, mêlant les connaissances et les styles d’architecture avec ce qui existait déjà. Une nouvelle partie de la cité fut construite.

Vous comprenez maintenant notre fascination pour ces sites archéologiques. Des cités entières, chargées d’histoire et de secrets, abandonnées parfois pour des raisons nébuleuses. Nous sommes éblouis par les connaissances et l’ingéniosité de ces peuples anciens. Une belle leçon d’humilité.

Lors de notre première visite, il y a plusieurs années, nous avons pu escalader la fameuse pyramide de Kukulkan, appelée aussi El Castillo. Aujourd’hui, c’est interdit. L’énorme construction n’en est pas moins majestueuse même si elle nous apparaît toute simple. Elle fait maintenant partie des sept merveilles du monde. Selon les experts, l’édifice serait en réalité un calendrier Maya. En comptant les marches sur ses quatre faces ainsi que la dernière qui mène au temple tout en haut, le compte fait tout juste 365! Aux équinoxes du printemps et de l’automne, au coucher du soleil, un serpent apparaît sur les pierres le long des escaliers qui mènent en haut de la pyramide, à partir de la tête de pierre que l’on peut apercevoir aux pieds des escalier jusqu’à sa queue tout en haut de l’édifice. Nous n’avons jamais eu l’occasion d’observer le phénomène, mais je suis impressionnée tout de même. Pour compléter la magie, nous savons maintenant que la pyramide est construite sur un cénote, une réserve d’eau souterraine. L’eau était une denrée rare dans la péninsule du Yucatan, ces réserves d’eau étaient nécessaires à la survie du peuple. Il est probable d’ailleurs que la pénurie d’eau ait précipité la chute de certains de ces empires.

Derrière El Castillo, nous retrouvons le Temple des guerriers et juste devant, le Temple des mille colonnes. Autrefois, les édifices devaient être recouverts de toits construits de matières malheureusement dégradables. Il ont disparu depuis longtemps, ne laissant que les pierres des murs et les colonnes. Un marché s’y tenait vraisemblablement, tout près. Là non plus, nous ne pouvons désormais plus entrer et nous promener entre les colonnes. Les Mexicains savent comment protéger leur patrimoine et le nombre de visiteurs annuellement justifie certainement ces mesures de protection. De loin, je peux encore apercevoir le Chac Mool, le dieu de la pluie Maya, placé tout en haut de l’escalier menant au temple des guerriers. Les offrandes étaient déposées sur son ventre. Les sacrifices humains ont eu lieu à Chichen Itza, impossible d’en douter. J’ai lu que ces rites auraient été introduits par les Toltèques, un peuple plus guerrier.

Pour ma part, je préfère El Caracol, cet édifice en forme circulaire qui servait d’observatoire. Des ouvertures permettaient d’observer certains astres plus spécifiquement. Quatre portes sont ouvertes sur les points cardinaux. Cela m’impressionne, car l’on parle ici d’une construction des environs de l’an 1000!

Puis nous dirigeons vers le jeu de balle. El jugeo de pelote, populaire à travers les siècles. Chichen Itza possède le plus grand des terrains dédiés à cette activité en mésoamérique. Des inscriptions anciennes décrivant des scènes du jeu y sont encore déchiffrables sur un des murs.Toutes les cités possédaient un ou plusieurs de ces terrains de jeux, selon leur importance. Chichen en possédait plusieurs. La balle, en matériau dur, pouvait peser plusieurs kilo. Les joueurs devaient arrêter et projeter la balle avec leurs hanches, leurs bras, sans se servir de leurs mains. Malgré les protections sur certaines parties du corps, il est facile d’imaginer l’effet d’un coup de balle sur les parties exposées. Sur le terrain, l’acoustique est impressionnant, les bruits des coups et des cris devaient être décuplés. Le sort du perdant ou du gagnant n’est pas clair et semble dépendre de plusieurs paramètres. Par contre, nous savons que sous le règne des Toltèques, il y aurait eu des mises à mort, mais l’histoire ne décrit pas si s’agissait du capitaine de l’équipe perdante ou peut-être même de celui de l’équipe gagnante…

Nous terminons notre visite en empruntant le sacbé, un chemin ancien qui mène vers le Cenote Sagrado, où des offrandes étaient jetées pour faire plaisir aux dieux.

Le site est changé depuis notre dernière visite, mais la magie opère encore.

Nous devons quitter maintenant, car nous dormons à Mérida. Il y aura d’autres sites archéologiques, c’est une promesse. Ils sont tous différents mais leur ambiance est magique.

Rio Lagartos

« Vous avez atteint votre destination ».

C’est la voix de notre application de navigation Navmii. Nous l’avons appelée Rosa. Elle nous a indiqué le chemin depuis Cancun ce matin et nous accompagnera pendant notre traversée du Yucatán, du Tabasco, de l’état du Veracruz et la partie à l’est de Mexico.

Pour les deux premières semaines de notre voyage, nous avons loué une voiture afin d’effectuer le trajet entre Cancun et Mexico. Cela fait beaucoup de kilomètres à parcourir en peu de temps mais l’autonomie que nous apportera l’auto nous permettra d’accéder à des villages et à des sites archéologiques plus difficiles à atteindre par le biais des transports en commun.

Notre premier arrêt est une petite ville, située au nord de Valladolid, appelée Rio Lagartos. Nous somme surpris d’arriver si tôt. Le village nous semblait encore à une heure de route. Pourtant Rosa a bien raison. Devant nous c’est la mer, le golfe du Mexique. Des bateaux de pêcheurs sont amarrés au bord du quai. Derrière nous, se dresse notre hôtel. Le temps de garer notre petite voiture, de sortir nos bagages, nous réalisons que nous sommes une heure plus tôt que celle de Cancun, ce qui explique notre arrivée avant l’heure prévue. Cela tombe bien, nous pourrons profiter plus longtemps de ce village de pêcheurs, endormi sous le soleil du golfe du Mexique.

Pourquoi nous rendre dans ce village isolé, situé au bout de la route? Pour sa réputation d’être une réserve naturelle de la Biosphère. Pour ses eaux colorées et ses flamants roses. Quelques minutes après notre arrivée, nous cherchons quelqu’un qui peut nous amener en promenade sur l’eau.

En attendant l’heure prévue, une ballade à pied nous fait découvrir un village tranquille qui nous semble presque désert à première vue. Pourtant, la vie est là, cachée par les murs de ses résidences pour la plupart modestes, petites et d’une grande simplicité. Nous entendons des voix, des rires d’enfants, des échos de discussions. Il y a peu de voitures, les gens transportent leurs marchandises à l’aide d’un curieux vélo muni d’un support en métal en avant pour accueillir leur marchandise. En bordure de l’autoroute, nous avons observé des habitants qui les utilisaient pour transporter du bois. Ici, nous avons vu une femme prendre place en avant assise au lieu de la marchandise! Cela ne doit pas être d’un grand confort… Au centre de la ville, près de l’église et du parc central, une petite épicerie crée un peu d’achalandage. Il nous faut payer nos achats en argent. Peu de commerces acceptent les paiements par cartes de crédit et les habitants doivent se rendre à Tizimin, une ville voisine pour avoir accès à un guichet automatique…

À l’heure prévue, vers quinze heures, une barque nous attend pour notre ballade de plus de deux heures à travers les mangroves. La région est reconnue non seulement pour ses oiseaux roses mais aussi pour ses eaux rosées à certains endroits, cette couleur serait due à l’eau très salée et aux reflets du soleil sur les flots. Une immense saline y est exploitée, un peu plus loin. Des hommes pêchent. Le filet de l’un s’est pris au fond de l’eau et notre guide lui donne un coup de main pour le libérer. Le filet du pêcheur est rempli de petits poissons. Après un court échange, il en lance un à celui qui lui est venu en aide.

 

Il y a peu de touristes et nous avons la chance d’observer une multitude d’oiseaux en toute quiétude. Le soleil d’après-midi nous réchauffe juste ce qu’il faut pour rendre la ballade confortable.

 

Un petit crocodile vient nous saluer, attiré par le poisson que lui tend notre guide. Sur le chemin du retour, le ciel change graduellement de couleur. Au loin, le soleil commence sa descente dans l’eau.

 

Mais le point culminant de notre promenade est sans conteste notre rencontre avec les flamants roses. Notre guide connaît bien sa région, il sait qu’en fin d’après-midi ils se posent devant le village où une eau peu profonde leur permet de se nourrir. Retenant notre souffle et sans faire de bruit, nous nous retrouvons au beau milieu du rassemblement.

 

Quelle magie! Ils sont d’un rose presque orangé. Ils avancent dans l’eau d’un pas presque saccadé, leur long cou esquissant de gracieux mouvements. Leur bec noir plonge brièvement dans l’eau pour y tirer de la nourriture. Certains s’envolent soudain ne laissant derrière eux que le bruit de leurs battements d’ailes. Les autres se laissent flotter sans bruit dans la nuit qui s’installe tranquillement. C’est l’heure de rentrer.

 

Nous repartons presque à regret le lendemain matin, après un petit-déjeuner avec vue sur l’eau et les bateaux de pêcheurs. Une autre lente promenade dans le village nous ramène à notre hôtel. C’est tranquille, nous sommes dimanche. La plupart des touristes ne se rendent à Rio Lagartos que pour quelques heures et repartent aussitôt. Nous sommes heureux d’y avoir dormi et nous serions resté plus longtemps.

 

C’est bientôt l’heure de plier bagages afin de reprendre la route. Nous devons arrêter au guichet automatique à Tizimin et mon amoureux souhaite arrêter à Chichen Itza avant d’arriver à Mérida….

C’est moi qui conduit, mais c’est Rosa qui dicte le chemin.