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Villa Suriyagaha

« C’est avec toutes ces réflexions et ces questions que je me suis assise devant la mer à Galle et que j’ai demandé à l’univers de nous faire vivre des expériences qui nous ressemblent afin de repartir du Sri Lanka avec des meilleurs souvenirs« .

C’est bien ce que je vous ai écrit dans un article précédent…

Nous étions fatigués et nous avions besoin de temps pour faire le point sur notre expérience de voyage au Sri Lanka avant de retourner en Inde. Il nous restait plus d’une semaine avant de prendre l’avion pour Madurai. Nous avions réservé une chambre pour deux jours à Negambo près de la mer, le temps de chercher un hébergement dans un endroit moins touristique où nous pourrions nous déposer et profiter de la belle température. Fidèle à son habitude, Robert s’est installé devant son IPad et a débuté ses recherches. Il m’a proposé de visiter deux guesthouses à la campagne. Nous avons loué les services d’un chauffeur de tuk tuk et nous sommes partis. Il faisait beau, nous avions le vent dans les cheveux et notre chauffeur chantait à tue tête « Beautiful Sri Lanka ». Nous commencions à respirer.

Nous avons visité Suriyagaha en premier. En passant la grille à l’entrée, nous avons aperçu une jolie maison blanche avec un énorme bougainvillée fuchsia agrippé à la devanture. Ron et Pat Pierce nous ont reçu avec le sourire, chaleureusement. Oui, ils avaient de la place pour nous et le prix nous convenait. Nous avons eu un coup de cœur pour la chambre dont le balcon donne sur la piscine. Sur demande, Pat pouvait cuisiner le repas du soir moyennant un supplément. En nous voyant sourciller devant le montant demandé, Ron a ajouté en regardant sa douce « Cela peut vous paraître beaucoup mais la cuisine de Pat vaut la peine ». Nous sommes repartis rassurés de pouvoir nous reposer un peu. Nous n’avons jamais visité le deuxième guesthouse.

Nous avons passé presque une semaine à Suriyagaha, de jour en jour nous avons appris à connaître nos hôtes et à nous détendre davantage.  Plus reposés, nous sentions l’énergie revenir. La tension tombée, nos réflexions sur le Sri Lanka devenaient moins amères. Ron et Pat ont su nous aider à apprécier le voisinage et à découvrir d’autres facettes de Negombo. J’ai pu faire de petites réparations à nos vêtements qui commençaient à se ressentir d’être portés jour après jour. Ils ont été lavés avec soin et séchés au soleil par le personnel de Suriyagaha, comme j’aime le faire…À Negombo, Robert a fait réparer ses sandales mâchées par un chien errant. Installés sur le balcon, nous avons revu la planification de notre prochain mois en Inde. Ron disait qu’il nous voyait changer, de jour en jour et se remémorait en souriant notre arrivée où nous avions l’air de porter le poids du monde sur nos épaules.

Mais le plus grand bonheur était de s’asseoir avec nos hôtes, les écouter nous raconter leurs aventures et tomber en amour avec ces nouveaux amis. Je n’ai pas pris le temps de calculer leur âge mais lorsque Ron mentionnait l’année de sa naissance, un petit éclair passait dans ses yeux et je savais qu’il était fier de lui. Ils ne font pas leur âge. Ils ont encore cette lumière dans les yeux, des projets plein la tête et le cœur sur la main. La cuisine de Pat est enchantée et Ron ne tarit pas d’éloges pour sa douce. Ils avancent ensemble, c’est un travail d’équipe.

Nous aurions passé des heures à écouter leurs expériences de vie. Des gens passionnés comme eux sont tellement bons pour la santé! Vous savez, ils n’ont jamais rêvé de devenir propriétaire d’un gîte. Celui-ci appartenait à des amis et au décès de son mari leur amie n’a pu garder et gérer le guesthouse seule. Elle voulait rentrer dans son pays. Ron et Pat vivaient dėjà au Sri Lanka. Ils ont finalement décidé d’acheter la maison et de quitter la leur temporairement. Et depuis, ils s’affairent à recevoir des gens de tous les pays comme s’ils avaient fait cela toute leur vie. Ils ont une énergie exceptionnelle pour leur âge et un sens des affaires à donner des leçons aux plus chevronnés.

Le jour avant notre départ nous avons eu très peur pour Pat. Elle s’était blessée à un poignet lors d’une mauvaise chute et nous avons tous craint une fracture. Comment ferait-elle pour cuisiner? Elle se le demandait. Heureusement la visite à l’hôpital le matin avant notre départ a plutôt révélé une mauvaise entorse et ils sont revenus en souriant, soulagés. Mais nous pouvions quand même voir sur le visage de Pat qu’elle souffrait sans se plaindre.

Nous sommes repartis avec nos bagages en laissant une partie de nos cœurs avec nos nouveaux amis. Ils nous ont offert un œuf de porcelaine afin que l’on se souvienne d’eux. Les yeux humides, nous avons accepté ce cadeau. Eux qui voient passer tant de personnes de tous les pays, nous ont fait promettre de revenir. Qui sait, il est possible que ce projet se réalise. Je sais pour ma part qu’un jour, s’ils ont besoin d’aide temporairement, je ferais le trajet juste pour cuisiner avec Pat et retrouver les beaux moments de discussion avec Ron.

Nous avons rencontré de très belles personnes pendant ce voyage-ci et nous comptons bien revoir plusieurs d’entre eux. Ron et Pat en font partie. Cette rencontre a été exceptionnelle et nous le savons. Tous les quatre. La vie a répondu à ma demande formulée à Galle.
Merci.

Changements de plans

Nous sommes retournés à l’agence Reality Travel & Tours pour acheter un tour de ville. Leur approche est différente des autres agences et ils sont basés à Dharavi. J’aime bien l’idée d’aider de cette façon, 80/100 des fonds sont versés à un organisme du bidonville. A Colaba, le quartier où nous habitons, l’agence tient un mini bureau de la grandeur d’un garde-robe mais sur le plan informatique c’est très intéressant. Suite à une réservation, nous recevons une confirmation par courriel avec les recommandations d’usage pour le tour choisi. Nous avons donc déplacé notre visite de Dharavi de cet après-midi pour la jumeler demain avec un tour de ville. Si vous le désirez voir le site web: www.realitytoursandtravel.com
Afin de pouvoir payer notre tour en argent comptant nous sommes allés au guichet automatique et tout allait bien jusqu’à ce que nous ayons à confirmer la transaction. Imaginez notre tête de voir les instructions dans une langue qui nous est inconnue et avec une calligraphie qui nous est tout à fait étrangère! Où est le yes?

Mumbai enfin!

 

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Vue de l’hôtel, à ses pieds commence un immense bidonville. Avec l’aide d’un employé de l’hôtel, nous y achetons des adaptateurs pour nos appareils électroniques. Nous retrouvons avec bonheur l’Inde et ses contrastes. Mumbai, Inde

Nous sommes arrivés à Mumbai depuis une journée et déjà, dès les premières minutes j’ai retrouvé les odeurs, les bruits et le brouhaha que j’ai tant aimé lors de notre premier voyage. Hier midi, alors qu’un taxi nous emmenait à notre hôtel à Colaba, nous avons pu découvrir un Mumbai caché en partie par la pollution bien sûr, mais aussi une ville effervescente, pleine de contrastes, de contradictions et surtout pleine de vie.
Après nous avoir posé toute une série de questions sur notre pays, notre chauffeur nous a parlé de lui et de sa vie. À 62 ans il travaille encore pour sa survie et celle de sa femme, il raconte qu’ils ont deux enfants dont une fille qui n’est pas encore mariée. Il ajoute que la dote demandée par la famille du prétendant est élevée, trop élevée pour lui mais il ajoute qu’il travaille fort pour faire des économies. Par contre son ton nous indiquait un grand doute de pouvoir y arriver.
Nous avons pris notre premier bain de foule en après-midi et cela nous a rappelé nos stratégies pour ne pas être envahis par les gens qui veulent nous offrir des services, nous vendre quelque chose, nous demander de l’argent ou tout simplement nous offrir leur aide et jaser. Comment dire non avec un sourire, fermement tout en restant poli? C’est un art, croyez-moi!
Nous avons aussi retrouvé une ambiance inégalée…des voitures partout, des motos, des vélos tout cela parmi les passants, les vendeurs et les familles assises sur le bord de la rue. Et des klaxons! Et quelle circulation! Traverser une rue n’est pas une mince affaire!
Les femmes en sari sont toujours aussi belles et gracieuses pour la plupart. Pas toujours propres mais dignes…presque tout le temps. Il y a aussi ce petit signe de tête propre aux Indiens, un hochement de tête presque qu’il faut apprendre à interpréter selon le contexte. Cela peut être un oui, un non ou un peut-être. Il faut apprendre à décoder…
Bienvenue dans ce pays déroutant que nous souhaitons découvrir un peu plus. Vous venez avec nous?