Livingston, entre le fleuve et la mer.

Le bateau en provenance de Punta Gorda nous dépose au quai de Livingston. La mer est belle et la traversée a été facile. Nous sommes accueillis par une horde de vendeurs, assez bruyante d’ailleurs, presque cacophonique. Certains de ces jeunes hommes offrent une chambre d’hôtel, d’autres une place sur un bateau qui descend le Rio Dulce vers la ville du même nom. Ce sont des rabatteurs, ils gagnent leur vie ainsi, en ramenant des clients vers des commerces en échange d’une commission. C’est dans cette cohue que nous prenons nos bagages et nous dirigeons vers le bureau d’immigration pour faire estampiller nos passeports. Heureusement, mon sac à dos n’est pas trop lourd, la montée est abrupte et le soleil nous réchauffe plus que nécessaire.

Nous attendons 30 minutes la réouverture du bureau d’immigration: c’est l’heure du lunch. Bienvenue au Guatemala.
Lire la suite

Punta Gorda, au cœur du Deep South.

Punta Gorda, la plus grande ville du sud du Belize, notre dernière escale avant de traverser au Guatemala. Avant notre arrivée, elle nous paraissait située au bout du monde, perdue dans la jungle. J’imaginais un petit village au bord de la mer, enfoui dans les montagnes, loin de toute civilisation.  Après tout, cette région s’appelle le Deep South, ce n’est peut-être pas pour rien.

Nous étions loin de la réalité. Lire la suite

Placencia, le sable et la mer.

Le prochain arrêt logique sur notre route vers le sud du Belize se nomme Placencia. Nous y avions séjourné quelques jours lors de notre première visite au pays, il y a plus de dix ans. Je n’avais pas gardé de souvenirs extraordinaires de notre séjour, sauf peut-être ceux de la musique Garifuna, de l’ambiance décontractée et d’une excursion en bateau dans la mangrove tout près, pour observer des lamantins. Lire la suite

Hopkins, en douceur

Dès notre arrivée sur la terrasse du restaurant Innies, Flor et Marcella nous accueillent d’un grand sourire. Avec empressement, elles nous invitent à choisir notre table, comme si elles étaient à la fois surprises et ravies de notre arrivée. Nous avons l’embarras du choix. Il est 14:30 de l’après-midi et les clients se font rares. Le  resto est vide. Autour de nous, tout est astiqué, le sol balayé et bien propre. Leurs tâches sont terminées jusqu’au repas du soir ou jusqu’à l’arrivée d’un nouveau client, comme c’est notre cas. Lire la suite

Belize City

Est-ce qu’on peut se fier entièrement aux guides de voyages? En général, nous les consultons pour préparer nos séjours, et nous quittons la maison avec un ou deux de ces bouquins dans nos bagages. Mais il nous arrive régulièrement de suivre notre instinct et de passer d’excellents moments dans des villes supposément sans intérêt. Nous avons donc fait le pari de donner une chance à Belize City, malgré sa mauvaise réputation. Lire la suite

San Miguel de Allende

San Miguel de Allende a bien changé depuis sa fondation en 1542 par Fray Juan de San Miguel. Devenue prospère à travers les siècles, puis reléguée aux oubliettes pendant plusieurs années, elle s’est appauvrie. La présence d’un peintre muraliste réputé et le tournage d’un film au centre-ville auraient contribué à ramener  l’attention sur San Miguel. Chaque rue du Centro témoigne de son glorieux passé. Cette petite perle du Guanajuato, considérée comme l’une des meilleures villes du Mexique pour y passer des vacances, attire une foule de visiteurs. Nous y retournons toujours avec grand plaisir. Nous venons d’y passer presque trois mois.

Je suis contente de vous retrouver aujourd’hui. Il fait soleil, le temps est encore frais à cette heure de la journée et je vois que vous portez des chaussures confortables. Allons-y! Lire la suite

Promenade à San Miguel de Allende

Bienvenue à San Miguel de Allende, une ville historique de l’état de Guanajuato au Mexique. Érigée au XVIe siècle, elle était tout d’abord une ville fortifiée, située sur l’une des grandes routes commerciales du Mexique, entre Zacatecas et la ville de Mexico. Berceau de l’Indépendance et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008, la ville recèle de véritables trésors architecturaux. Nous y avons élu domicile pour trois mois. Lire la suite

Mayapan, Mani et Oxkutzcab

D’un pas léger, mon amoureux et moi marchons vers la Chaya Maya, le sourire aux lèvres. Nous aimons bien ce resto sans prétention du centre-ville  de Mérida avec sa décoration simple et sa cuisine typique de la région. Le temps est doux, le soleil se montre le bout du nez. Bien accueillis à notre arrivée, nous nous dirigeons vers la table qui nous est désignée. Il est 7 heures du matin. La journée commence bien.

Ces jours-ci, nous profitons de la liberté offerte par notre petite voiture pour découvrir les environs et ce matin, l’exploration de Mayapan figure tout en haut de notre liste de souhaits. Quoique très importantes, ces ruines sont plus difficiles à joindre par les transports en commun et ne font pas partie des circuits offerts habituellement parmi les visites guidées. Jusqu’ici, nous avons visité plusieurs sites archéologiques, autant au Mexique qu’au Bélize, au Guatemala et au Honduras. Une expérience inoubliable à chaque fois. Vous m’avez souvent entendu dire que mon seul regret est de les avoir déjà explorés, parce que je n’aurai plus jamais le plaisir de les voir avec les yeux de la première fois. Je crois que cela dit tout sur le plaisir que nous anticipons ce matin. C’est notre première visite à Mayapan. Un vrai cadeau.

Au volant de notre petite voiture, nous traversons des paysages légèrement vallonnés, des forêts parfois denses et des terres cultivables. Nous sommes au pays de citronniers et de la culture maraîchère. Un plaisir pour les yeux. Nous arrivons à Mayapan sans complication, le cœur battant. C’est avec une douce anticipation que nous abordons la visite sous un soleil ardent. Le chant des oiseaux nous accueille à l’entrée et un vent très léger s’infiltre entre les édifices, ajoutant au mystère. Il n’y a pas âme qui vive sur le site et nous en profitons pour rêver à notre guise à la vie qui se déroulait dans la ville. Le temps d’un arrêt, la lecture des descriptions devant chaque structure nous plonge dans ces temps anciens. Pendant que je prends des photos, Robert complète les informations en me faisant la lecture directement de notre guide de voyage,  assis sur une pierre ou sur une marche d’escalier. Une douce habitude.

Que nous raconte l’histoire au sujet de cette cité antique? J’ai consulté plusieurs sites et comme d’habitude il y a plusieurs contradictions, je me suis donc fiée aux informations officielles du gouvernement du Mexique.

Mayapan était une cité fortifiée, d’inspiration à la fois Maya et Toltèque. Même si les traces des constructions dans la région datent des années 300 à 600, la cité prit son essor entre les années 1200 et 1450. Elle gagna en importance à partir de cette époque et compta jusqu’à 12,000 habitants. La ville est reconnue comme étant la dernière capitale Maya du Yucatán. L’ensemble des résidences, des édifices officiels et les cénotes étaient abrités à l’intérieur des murs, construits sur des plateformes. Plus de 4000 structures ont été répertoriées.

Mayapan serait née des insatisfactions envers la gestion de Chichen Itzà. Devenue un important site administratif, les familles environnantes élisaient des membres de leurs familles pour participer à l’administration de la région. Parmi les familles très influentes, le nom de la lignée des Cocoom revient souvent. Plusieurs années plus tard, lors d’une rébellion, toute la ville fut détruite et brûlée. Selon certains auteurs, les luttes incessantes entre les différentes puissances du Yucatan auraient facilité la prise de pouvoir des espagnols.

Partout nous retrouvons des indices confirmant l’inspiration de Chichen Itzà. Un bel exemple est le Castillo de Kukulkan. Ça vous rappelle quelque chose? Certes plus petit que celui de Chichen Itzà, il n’en demeure pas moins intéressant, avec le Dieu Chac-Mool représenté à son sommet. Mais, vous vous en doutez bien, l’édifice qui m’impressionne le plus est une construction circulaire qui me rappelle l’observatoire de Chifchen Itzà.

Nous parcourons lentement l’ensemble des structures en essayant de nous imaginer les résidences couvertes de stuc et peintes de couleurs vives, les gens qui vaquent à leurs occupations. Émerveillés par tant d’ingéniosité, nous tentons de nous représenter la vie telle que vécue il a plusieurs centaines d’années, avant l’arrivée des espagnols.

Après notre plongée dans le passé, l’heure est venue de commencer nos visites des villages environnants. Certaines petites villes de la région cachent des bijoux architecturaux tels que des monastères construits à l’époque de l’arrivée des espagnols. Connue sous l’appellation « La route des couvents », cette tournée est un des rêves de mon amoureux depuis des années. Mani étant la ville la plus rapprochée, elle devient notre prochain arrêt. Un retour du passé presque brutal, conjugué au présent, dans un petit village endormi sous le soleil de l’après-midi. À cette heure-ci, tout semble désert. Il n’y a presque personne dans les rues, l’église est fermée et je me retrouve chez les policiers pour demander des informations dans un espagnol que je souhaiterais meilleur.

Après avoir rangé notre petite voiture, nous partons à pied pour explorer les environs et peut-être, trouver un endroit pour prendre une bouchée. Finalement attablés, seuls dans un immense resto, nous avons l’impression d’être à l’extérieur du temps. C’est pourtant l’heure de la comida corrida, le repas principal au Mexique, mais le resto est désert! Plusieurs hypothèses me passent par la tête. Il fait chaud et c’est l’heure de la sieste? Le resto est bien tenu, mais où sont les clients? Tout le monde est au travail?

Nous reprenons notre exploration dans les rues désertes sous un soleil qui encourage à la sieste. Avant de retourner à la voiture, nous marchons vers l’immense église aperçue plus tôt. Elle ouvrira ses portes plus tard, mais nous ne voulons pas attendre plus longtemps, il faudra bien retourner à Mérida avant la nuit.

Les murs ocres du monastère tranchent sur le ciel bleu, baigné de la lumière de l’après-midi. Encore une fois, nous sommes seuls. Robert marche près de moi et j’entends le bruit de ses pas dans l’herbe séchée, couvrant momentanément le chant timide des oiseaux.

C’est en silence que nous prenons la mesure du passé de l’immense édifice. À une époque ancienne, un missionnaire appelé Fray Diego de Landa Calderón aurait institué un tribunal religieux à Mani. Suite à ses inquisitions, des objets sacrés et des idoles Mayas furent découverts et brûlés sur un immense bûcher, détruisant ainsi presque tous les livres Mayas originaux. Une immense perte pour l’humanité.

Malgré la fin de la journée qui approche, nous décidons de faire un arrêt à Oxkutzcab, une ville tout près. Plusieurs surprises nous y attendent. Contrairement à Mani, la ville est très animée. Il y a des gens partout, vaquant à leurs occupations. Nous retrouvons avec plaisir ces bicyclettes aperçues dans la région de Rio Lagartos, mais aussi d’étranges petites voitures taxi comme celles que nous avons empruntées en Asie.

Nous voici dans un autre monde! Plusieurs femmes portent le costume traditionnel, de jolies robes blanches garnies de broderies colorées. Après quelques détours pour prendre le pouls de la vie du village, nous aboutissons à un grand marché, juste devant une imposante église. Un policier, l’air sérieux et le torse bombé, nous indique où nous stationner. Les activités du marché seront bientôt terminées et les vendeurs nettoient leur étal. En explorant les alentours de l’édifice qui abrite le marché, une autre surprise nous émerveille : la corniche de l’un des côtés du bâtiment est en réalité une longue fresque racontant des scènes de la vie de la région.

Nous sommes si conquis par la vie de ce village que nous projetons une autre visite le lendemain matin pour mieux l’apprécier. Heureux de notre journée, nous reprenons la route en suivant bien les instructions de la voix de Navmi. Il nous faut peu de temps pour comprendre que la voix n’a aucune idée qu’elle nous dirige vers des sens uniques et que nous ne pouvons exécuter ce qu’elle nous recommande. Elle nous ramène sans cesse à la même rue sous prétexte que nous l’avons manquée! Et c’est très difficile de nous diriger dans la bonne direction ou même demander notre chemin car nous n’avons pas la moindre idée de la route que nos cherchons. Nous avons emprunté des chemins de campagne pour nous rendre ici et retourner à Mérida en reprenant ces routes prendrait un temps fou. Finalement je vois un écriteau indiquant la direction de la route principale que nous avons suivie ce matin. Cette expérience, qui nous aura coûté un temps précieux, nous apprend que Navmi n’est pas idéale pour cette région-ci et que nous devrons trouver une alternative.

Nous empruntons la route vers Mérida alors que le jour est tombé. Je rêve alors d’un margarita, confortablement assise avec mon amoureux, sous les arcades d’un resto juste en face du zocalo et d’admirer les danses traditionnelles. Vamos!

Mérida, la ville blanche

Mérida, la capitale du Yucatán, devient notre base pour les prochains jours. Appelée aussi la ville blanche, elle doit ce surnom à sa réputation d’être une ville propre. Elle est aussi connue pour être le meilleur endroit pour acheter un hamac. Pour nous, ce bijou architectural demeure une ville centrale du Yucatán, avec tous les services dont nous avons besoin. Une lavanderia située tout près de l’hôtel rafraîchira nos vêtements pour un prix plus qu’abordable pendant que notre petite voiture nous mènera sur la Ruta Puuc, la tournée des monastères et des villages environnants. Nous reviendrons dormir à Mérida.

C’est avec plaisir que nous retrouvons Mérida à chacune de nos visites. Ses rues étroites, son centre-ville bien vivant, ses resto branchés, ses musées et ses théâtres en font une ville exceptionnelle. Sa vie culturelle est d’une grande richesse et son architecture de style colonial, à couper le souffle. Ses maisons roses, bleues et vertes nous en mettent plein la vue. La cuisine typique de la région ne fait qu’ajouter à la réputation de cette grande dame.

Je me souviens de notre premier séjour à Mérida et de notre découverte de ses danses traditionnelles. Le trajet en autobus à partir de Cancun s’était effectué sous une pluie abondante et de longs éclairs déchirant le ciel. La pluie faiblissait à peine quand nous avions marché jusqu’à l’hôtel, nos sacs sur le dos. Aussitôt nos bagages déposés, mon amoureux m’avait entraînée à l’extérieur pour découvrir la ville sous les premières éclaircies de la journée. C’est là que j’ai été éblouie par les chorégraphies qui se tiennent, chaque soir, sous les arcades des édifices ancestraux entourant le zocalo. Les costumes brodés de fleurs et de dentelles, les danses et la musique m’avaient charmée et j’y reviens avec plaisir à chacune de nos visites.

Le zocalo? Un des plus beaux que nous ayons vu, avec ses arbres et ses fleurs, juste devant la Catedral. La plus ancienne église du continent américain veille sur les environs. Elle aurait été construite à l’arrivée des espagnols dans la région et, comme c’était l’usage à cette époque, érigée avec les pierres des pyramides de la cité antique maya située tout près.

Le zocalo est un beau prétexte pour savourer la vie. Les activités se succèdent à toutes heures du jour. Les enfants se dégourdissent les jambes et courent dans les allées. Les plus petits nourrissent les pigeons, les yeux brillants d’excitation sous le regard attentif de leur mère. Quant aux pigeons, ils n’attendent qu’un geste et quelques grains pour se précipiter sur leur pitance journalière, au grand bonheur de tous. Ils sont des centaines et l’ombre d’un passant suffit à les chasser dans un assourdissant bruit d’ailes. Plus loin, des personnes de tous les âges se reposent sur les bancs, certains le nez rivé sur l’écran de leur téléphone. Ils naviguent sur le net. Depuis longtemps, le Mexique a compris l’importance d’un accès aux services d’internet sans fil gratuits dans les parcs. Inalambrico, comme il est indiqué sur les affiches. Nous aimons particulièrement ses bancs en forme de S où les amoureux viennent se blottir et se regarder dans les yeux.

Plus loin, un groupe pose bruyamment devant les immenses lettres colorées: Mérida. Les éclats de rire font tourner des têtes et provoquent des sourires: la bonne humeur est contagieuse. Pendant ce temps, des passants traversent le parc à grands pas, une chemise de carton beige sous le bras, comme il se fait ici. Il est facile de s’imaginer qu’ils se dirigent vers un rendez-vous tout près et que la chemise contient des documents importants pour eux. Un peu plus loin, un homme en veston, son journal sous le bras, s’arrête devant la chaise d’un cireur de soulier. Ils échangent à peine quelques mots de politesse. Le nouveau venu s’assoit et déplie son journal pendant que ses chaussures reprennent leur éclat sous les bons soins du cireur. En fin d’après-midi, les bancs du jardin central servent de base pour des discussions animées ou tout simplement, pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée.

Je pourrais vous parler des musées et des théâtres de Mérida car nous les avons déjà visités, ils ne sont pas la raison de notre présence cette fois-ci. Mais si vous séjournez un jour dans les environs, cela vaut la peine de les explorer. L’histoire de la région est très riche et surtout, très ancienne. Le nouveau Gran museo del Mundo Maya mérite certainement le détour. Vous y apprendrez qu’un météorite tombé dans la région il y a 65 millions d’années, a tout détruit sur son passage, y compris les dinosaures.

La contrée est non seulement riche en vestiges archéologiques, mais elle est aussi dotée d’une faune exceptionnelle. À 95 kilomètres à l’ouest de la ville, nous pouvons facilement nous rendre à Celestún, sur le bord du golfe du Mexique, pour y observer une colonie de flamants roses. J’y serais retournée volontiers, mais cette fois-ci nous souhaitons profiter de la voiture pour visiter une autre partie du Yucatán, moins accessible par le biais des transports en commun.

Cette année, nous logeons dans un hôtel que nous ne connaissions pas. Il est doté d’un stationnement, un incontournable au centre-ville car la circulation y est difficile. L’hôtel est bien situé et il est simple de nous déplacer à pied lorsque nous n’avons pas à sortir de la ville. Nous aimons bien notre chambre et le personnel se montre très attentionné. Par contre, les services internet ne fonctionnent pas adéquatement. Pendant la durée de notre séjour, nous entendrons une variété d’excuses: le service est en évaluation et sur le point d’être changé; pour l’instant un seul appareil fonctionne à la fois; un autre client a pourtant réussi à avoir accès au réseau et, pour terminer, les produits Apple ont plus de difficulté à accéder au système. Nous avons déjà entendu toutes ces excuses lors des voyages précédents, mais pas toutes en même temps. De plus, nous étions à ce moment dans des régions isolées en Asie et je ne m’attendais pas à les entendre dans un pays aussi développé que le Mexique. Surtout pas à l’ère où tout est disponible par le biais de la toile: réserver nos hôtels, établir nos itinéraires en voiture et surtout, maintenir le contact avec notre pays où nous avons tous les deux des responsabilités. Je tairai le nom de l’hôtel en souhaitant que la situation soit maintenant réglée.

Malgré cet inconvénient, nous réussissons tout de même à planifier nos escapades à la campagne. Nous avons acheté des cartes SIM pour nos téléphones dès notre arrivée à Cancun et nos forfaits nous permettent des recherches sur Internet. Heureusement, car de belles aventures nous attendent. Demain, c’est Mayapan, un important site archéologique. Les vieilles pierres nous attendent et le soleil sera de la partie. Vamos!

Noël loin des siens

Cette année encore, mon amoureux et moi passons les fêtes de Noël loin de chez nous. Loin des nôtres et de tous ceux que nous aimons.

L’hiver nous apparait idéal pour partir à l’aventure pendant plusieurs mois. Le temps de Noël et du Jour de l’An n’a pas un attrait si important à mes yeux et la cohue de cette saison ne me manque pas du tout. Ceux que j’aime, oui! Mais, j’imagine qu’ils me manqueraient autant si nous partions l’été.

Cette année, nous passerons cette période de festivités à San Miguel de Allende, une ville construite à flanc de montagne, située à 4 heures de route au nord de Mexico. Nous y avons loué un condo pour trois mois, de décembre à février, notre première expérience de location pour une période aussi longue. Habituellement, nous nous déplaçons à tous les deux ou trois jours, sauf aux rares moments où nous éprouvons le besoin de déposer nos valises pour une semaine.

Le Mexique devient donc notre terre d’accueil pour cette année. Les premiers préparatifs pour la fête de la Navidad nous apparaissent dès la mi-novembre alors que nous parcourons le Yucatàn avec notre petite voiture de location. Les arbres montés et décorés sur les places centrales, les magasins de tissus arborant des motifs de Noël, les décorations en vente un peu partout, nous sentons l’énergie de la saison s’installer graduellement. L’apparition de toutes ces merveilles pour les yeux nous réjouit, non seulement tout au long de notre périple vers Mexico, mais en surcroit sous un soleil radieux.

9B263322-7A7C-411D-8E25-88F30BF92781

Nous observons la construction de l’arbre de Noël de la ville Oxkintok, le premier que nous apercevons cette année, Yucatán, Mexique.

C’est à Mexico que les préparatifs nous épatent le plus et pour cause. Au Centro Historico, un gigantesque sapin est monté juste en face de la cathédrale. D’immenses grues sont nécessaires pour réaliser le projet et nous décidons d’observer les opérations tout en haut du Gran Hotel de Mexico, le temps d’un souper. Le resto sur le toit offre une vue plongeante sur le zócalo et les édifices environnants. En plus d’avoir une vision panoramique sur les travaux autour du sapin, nous observons ceux de la construction d’une immense patinoire, juste à côté. Justement, des hommes l’arrosent à partir de camions citernes stationnés tout près. Je n’ose même pas penser à l’empreinte écologique laissée par cette immense étendue de glace. La nuit, à Mexico, le mercure ne descend jamais jusqu’à zéro alors que le jour il atteint parfois les 23 ou 24 degrés en après-midi. Mais il faut bien l’avouer, cette immense patinoire à ciel ouvert permet aux Mexicains de vivre une expérience réservée habituellement aux pays nordiques.

Au même moment, de l’autre côté de la rue, d’énormes décorations sont hissées sur les devantures des édifices coloniaux qui bordent l’immense place centrale, la deuxième plus grande au monde, après celle de Moscou. Pas besoin de vous expliquer l’intensité des émotions ressenties ici lorsque tout est fin prêt et illuminé. C’est grandiose…et émouvant. Nous avons vécu cette expérience il y a quelques années lorsque nous avons marché sur cette place devenue magique, en compagnie de milliers de Mexicains. Je ne l’oublierai jamais et je n’ai qu’un seul regret: cette année, nous serons loin de Mexico au moment où tout sera terminé.

Nous ne sommes pas en reste à notre arrivée à San Miguel de Allende. Partout les arbres de Noël ornent les devantures des magasins, des restaurants et des hôtels. Celui devant la Parroquia, la basilique qui veille sur le zócalo central, se dresse toujours aussi beau que les années précédentes. Des piñatas sont suspendues sous les arcades des édifices environnants et un ciel de lumières déployé au dessus des rues qui mènent au jardin principal. Ces rues sont fermées à la circulation et permettent un accès sécuritaire à la place centrale ainsi qu’à ses commerces.

Le 12 décembre, nous avons un avant-goût des activités religieuses traditionnelles. C’est la fête de la vierge de la Guadalupe, très vénérée au Mexique. Les activités durent trois jours, avec des feux d’artifices tous les soirs. Le Mexique est un pays catholique et ses fêtes en témoignent bien.

San Miguel de Allende étant une ville très appréciée par les touristes, nous assistons, quelques jours avant Noël, à l’arrivée de vacanciers. Ils arrivent d’un peu partout: des Etats-Unis, de l’Ouest canadien et bien sûr, des autres régions du Mexique. Des familles entières se regroupent et les enfants dégustent des sucreries ou s’amusent avec les ballons achetés au marchand ambulant. Certains passants admirent l’immense crèche montée sous le pavillon central du parc avec des animaux vivants qui broutent juste devant. Le jardin s’est paré de poinsettias rouges, leur couleur flamboyante  tranche sur le vert des arbres parfaitement taillés.

Un peu plus tard, en soirée, des musiciens de rue donnent un spectacle et plusieurs passants s’arrêtent pour suivre les rythmes entraînants. Nous sommes habituellement peu friands des villes très touristiques mais San Miguel de Allende a su garder son allure coloniale et franchement, toute cette activité de gens heureux est tout simplement délicieuse! La ville a revêtu son manteau des jours de fêtes pour le plus grand bonheur des promeneurs. Nous aimons beaucoup.

Le soir de Noël, nous avons une surprise en traversant le parc, les cloches de La Parroquia résonnent à toute volée devant des centaines de personnes réunies comme tous les soirs sur la place centrale. Pendant un moment, la plupart d’entre d’entre nous gardons le silence pour apprécier la beauté du son des carillons. Comment une telle foule peut se montrer si calme sur une place publique aussi achalandée? Certes, cet endroit privilégié par les promeneurs du soir est habituellement calme malgré tous ceux qui s’y prélassent, mais cette fois-ci, c’était impressionnant! Et touchant.

 

Je vous entends me demander: « Et les cadeaux dans tout cela? » Oui, il y a des échanges de cadeaux au Mexique. Mais ils arrivent le 6 janvier, apportés par les rois mages. Bien sûr, certaines familles échangent des cadeaux à Noël et au Jour de l’An, mais la fête principale des enfants est la journée des Rois. Le Jour de Noël est célébré en famille, quant au Jour de l’An, ce sont des festivités comme dans tous les autres pays du monde. Feux d’artifices compris!

Et si l’on en juge selon le nombre de visiteurs qui continue d’affluer depuis Noël, ça promet.